La Liberté révèle sans doute l'aspiration humaine la plus intense, le désir de se soustraire à toutes contraintes et à toutes obligations. Elle est d'abord un idéal politique d'indépendance, puis une exigence morale d'autonomie et de libre arbitre, enfin une question métaphysique pour savoir si c'est la liberté ou la nécessité qui commande la nature humaine. L'essence même du passé est d'être révolue. Le passé ne peut être changé, ce qui a été l'est pour toujours. Le passé constitue l'Homme, le détermine. Nous essayerons dans un premier temps d'identifier ses deux notions complexes. Qu'est-ce qu'un Homme sans passé ? On peut chercher à oublier son passé, on peut le nier ou le refuser, on peut le réécrire, mais pas sans débarrasser. Et pour l'orphelin ou l'amnésique alors ? Le passé est-il une ornière à la liberté morale de l'Homme en tant qu'individu ? « Être » sans avoir de passé, permet de ne pas subir ce que j'ai été, de ne pas être limité par moi-même et ce qui m'entoure, d'être dégagé des déterminations dues à mon passé et qui limitent mon libre arbitre. Des régimes dictatoriaux peuvent également utiliser l'Histoire comme instrument d'oppression au service d'une idéologie promonocratique.
[...] Le passé implique un fardeau. Celui-ci n'est-il finalement pas préjudiciable à la liberté de l'Homme ? Le passé de l'individu a effectivement modelé son conscient et son inconscient. Or, si ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous pensons obéit à des mobiles inconscients, ne sommes-nous pas dans une situation où nous croyons nous décider pour des raisons que nous avons mûrement réfléchis, en fonction de ce que nous jugeons raisonnable, alors qu'en réalité ce qui nous fait agir nous échappe ? [...]
[...] Mais qu'est-ce que la liberté morale ? Et bien c'est le fait d'avoir la responsabilité de ses actes et la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Pour les Stoïciens, une volonté libre a la capacité de résister à la torture ou la tyrannie du moment que l'Homme sait que sa volonté est intérieure et non physique. Depuis l'apogée du Christianisme, la liberté morale est fondée sur le principe du libre arbitre. C'est le fait de pouvoir choisir une chose ou son contraire, le bien ou le mal. [...]
[...] Pour Spinoza, en revanche, le libre arbitre n'est qu'une illusion : les Hommes se croient libres pour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes où ils sont déterminés Kant établit la nécessité du libre arbitre pour fonder l'éthique : cette liberté doit être autonomie de la volonté. Non pas faire ce que je veux, mais agir conformément à ce que la raison exige universellement de tout Homme. Pour l'Homme, l'appréhension de la notion de liberté suggère la conscience de sa condition. Ainsi, l'animal domestiqué et élevé en captivité n'est pas malheureux il n'est pas conscient de sa condition. [...]
[...] L'est- on réellement sans passé ? La pensée manifeste sa liberté par la curiosité, qui s'exprime par la recherche de ses racines, par le fait d'avoir conscience d'où l'on vient pour savoir où l'on va. La lanterne de l'expérience ne doit-elle pas, finalement, être prise à pleines mains pour éclairer l'avenir plutôt que le chemin parcouru ? Ces deux notions de temps et de liberté sont elles si indissociables que cela ? Les concepts du passé et surtout de la liberté sont assez complexes. [...]
[...] Au niveau collectif, de la société, une rupture avec le passé peut également amener à plus de libertés. La révolution en est l'exemple type. N'est-ce pas une rupture avec un passé, un mode de vie, une conception du pouvoir, des rapports entre individus ? La Révolution française de 1789 voit d'ailleurs paraître la Déclaration des droits de le l'Homme et du Citoyen qui a pour article premier : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits [ ] L'Histoire peut également servir à la cause de dirigeants autoritaires. [...]
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