Le problème posé est le suivant : il arrive souvent qu'au nom de la nature, à laquelle on associe des valeurs de pureté ou d'authenticité, des critiques de la société et, plus généralement de la civilisation, se font jour. Alors, au nom d'une conception idéalisée de la nature, certains individus revendiquent le droit de « vivre selon la nature » (on prendra ici le terme de pouvoir au sens de « droit de », « autorisé à »... - sens moral) ; de tels individus (certains écologistes par exemple) proposent même « le retour à la nature ». Ils posent en principe le fait qu'un état antérieur à celui que nous connaissons a existé, dans lequel l'homme était plus heureux car vivant en harmonie avec son milieu naturel - comme s'il était dans la nature de l'homme de vivre selon la nature (ici, on joue sur les deux sens du mot « nature ») (...)
[...] Il s'agit bien ici d'un besoin, c'est-à- dire de quelque chose de nécessaire à l'homme parce que, en effet, il n'y a pas d'humanité culture. L'idée qu'il existerait un homme naturel, un homme vivant à l'état de nature, est démenti par les faits. On peut ainsi prendre l'exemple de ce qu'on appelle les enfants sauvages. Les différents cas témoignent de l'inexistence d'une nature humaine, d'un état sauvage de l'humanité vers lequel tout être humain isolé de la civilisation pourrait retourner. [...]
[...] De même la fonction reproductrice sera réglée selon des rituelles différents selon les sociétés (monogamie ou polygamie, système patriarcal ou matriarcal, etc.). D'une manière générale, l'homme ne satisfait ses besoins naturels qu'en intégrant le moment de la satisfaction dans un rituel d'ordre culturel (on mange avec des couverts, on se cache pour faire ses besoins, on ritualise la mort, etc.). L'existence humaine semble donc irréductible à la vie naturelle ; l'homme ne vit pas uniquement selon les lois de la nature. Deux questions se posent alors : pourquoi en est-il ainsi ? [...]
[...] Autrement dit, elles sont contingentes, alors que les lois de la nature sont nécessaires. L'homme semble donc être une exception dans le domaine, du vivant, un être vivant s'écartant de la nature, en rupture avec elle ; autrement dit un être certes vivant, mais qui ne vit pas selon la nature. Certes l'homme garde encore un pied dans la nature et dans l'animalité puisque il est soumis à ses besoins biologiques. Mais, même à cette soumission, l'homme répond de manière culturelle. [...]
[...] L'homme ne peut vivre selon la nature parce que naturellement l'homme n'est rien, il n'est que ce qu'il devient par la culture, l'homme n'est rien sans les règles artificielles qu'il s'impose. Mais l'homme a le choix de son devenir et il doit choisir le meilleur rapport à entretenir avec la nature, car s'il ne vit pas selon la nature comme l'animal, il vit avec et dans la nature tout en étant hors d'elle, il est l'animal qui a dépassé son animalité. [...]
[...] Peut-on vivre selon la nature ? Introduction Le problème posé est le suivant : il arrive souvent qu'au nom de la nature, à laquelle on associe des valeurs de pureté ou d'authenticité, des critiques de la société et, plus généralement de la civilisation, se font jour. Alors, au nom d'une conception idéalisée de la nature, certains individus revendiquent le droit de vivre selon la nature (on prendra ici le terme de pouvoir au sens de droit de autorisé à - sens moral) ; de tels individus (certains écologistes par exemple) proposent même le retour à la nature Ils posent en principe le fait qu'un état antérieur à celui que nous connaissons a existé, dans lequel l'homme était plus heureux car vivant en harmonie avec son milieu naturel comme s'il était dans la nature de l'homme de vivre selon la nature (ici, on joue sur les deux sens du mot nature De ce point de vue, l'état actuel serait perçu comme une sorte de déchéance par rapport à un âge d'or, une déchéance qui aurait son origine dans le développement de l'égoïsme de l'homme. [...]
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