Il faut essayer de convaincre par la justesse du propos mais c'est là qu'est toute la difficulté. A partir de cette histoire, comment peut-on parler de ce qui n'existe pas ? De ce qui n'existera peut-être jamais ? L'architecte tient un discours sur quelque chose à venir. Nous ne nous étonnons pas suffisamment de ce pouvoir du langage à parler de ce qui n'existe pas. On dira donc que le langage signifie la réalité mais qu'il ne l'imite pas. L'objet du discours n'a d'autre réalité que le discours lui-même, et donc le jugement que l'on peut porter n'est que sur le discours et non pas sur l'action qu'il implique (...)
[...] Notre langage ne dépend donc pas d'un mécanisme corporel déterminé. La langue est fabriquée par l'Homme afin de reproduire le langage. Avoir un langage c'est pouvoir s'ajuster à n'importe quelle situation, c'est-à-dire répondre au sens de ce qui se dit en notre présence et avoir une capacité de réponse infinie. C'est ce qu'on appelle la création. Le signal sert à provoquer un comportement, il est indécomposable et n'a pas plusieurs sens. A l'inverse, le signe qui constitue l'unité minimale de la phrase est une entité à deux faces. [...]
[...] Le langage est un pouvoir et ce pouvoir peut être celui de la domination. Pourquoi dans 1984 d'Orwell, Big brother veut il créer une nouvelle langue ? Car le langage conditionne la pensée. Le but de la Novlangue est de faciliter la révision de l'histoire en rendant incompréhensible la littérature en général. Elle occultera l'histoire. Son deuxième but est de rendre impossible toutes pensées d'opposition hérétique. Le véritable but de Novlangue est de restreindre les limites de la pensée. III- Qu'est ce que dialoguer ? [...]
[...] C'est la découverte de nouvelles communications. Dans le dialogue on voit une certaine dialectique qui lie deux interlocuteurs de façon substantielle. On peut décider de s'arrêter, de se retirer pour se retrouver. Le dialogue peut nous avoir un peu décentrés mais une fois achevé, il faut revenir à soi. Il faut ensuite l'intégrer dans sa propre histoire, l'interroger Autrui retrouve son caractère énigmatique. Mais il reste quand même une menace pour nous ; que pense-t-il de nous ? Quel jugement nous porte-t-il ? [...]
[...] C'est une expérience qui permet de se découvrir soit même autant que l'autre se découvre. Dans le vrai dialogue, on s'oblige à penser des choses qu'on ne s'imaginait même pas de penser. Moi et autrui vont se transformer en dialogue. Nous devenons le dialogue lui-même. Puisque mes propos ne naissent pas de mes pensées intérieures, ce que je dis est appelé par l'état de la discussion. Ce serait donc le dialogue qui pense. On est libéré de toutes pensées sédimentées qu'étaient nos préjugés. [...]
[...] Le langage est-il le propre de l'Homme ? Quelle est l'importance du langage ? Une telle question présuppose que l'on accorde une valeur au langage puisqu'on se demande si l'Homme est susceptible de se caractériser au langage. Le présupposé serait alors que l'Homme soit un être parlant. Au chapitre 26 du livre 1 des Essais, Montaigne donne un exemple clair : Les athéniens étaient à choisir de deux architectes à conduire une grande fabrique. Le premier plus affété se présenta avec un beau discours prémédité sur le sujet de cette besogne et tirait le jugement du peuple en sa faveur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture