Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "A quoi reconnaît-on l'humanité en chaque homme ?". Présence d'une biographie et d'une bibliographie de Hegel.
[...] Connaître, c'est reconnaître au sens d'identifier, de faire coïncider une chose et ce que nous en pensions ou attendions. Or, le visage de l'autre homme est au-delà de la connaissance que je pourrais prendre de lui en le "dévisageant": j'envisage son humanité dès lors que je rencontre son visage comme pure signification, celle d'un impératif éthique, qui me commande de ne pas faire violence à sa faiblesse. Il est d'ailleurs remarquable que, selon Lévinas, je ne deviens vraiment humain que dans le mouvement même où j'accepte de subordonner ma force à la fragilité du visage de l'autre. [...]
[...] Aussi la réponse est-elle également à chercher en direction du sujet éthique qui se fait un devoir de reconnaître l'humanité en devenir, même dans ses figures les plus déconcertantes. Au point que, selon Lévinas, le moi ne devient vraiment humain que dans le mouvement où il se démet en faveur de l'humanité de l'autre homme. Hegel, Georg Wilhelm Friedrich (1770-1831) : Philosophe allemand. C'est dans son système, l'idéalisme absolu que l'histoire devient la dimension essentielle de tout : rien ne se présente initialement comme achevé, tout doit se transformer pour devenir, à la fin de son histoire, ce qu'il doit être. [...]
[...] A quoi reconnaît-on l'humanité en chaque homme? Introduction Il semble évident d'admettre que tous les hommes appartiennent à ce que l'on nomme l'humanité: ne suffit-il pas d'avoir un visage, des mains, un corps, de manifester des émotions, pour être aussitôt reconnu comme humain par tout autre homme? Ne suffit-il pas que ces traits universellement humains soient constatés pour qu'immédiatement l'appartenance à l'unité du genre humain soit reconnue? Pourtant l'idée que tous les peuples du monde et tous les individus singuliers qui les composent forment une seule humanité n'a rien d'immédiat. [...]
[...] Pur reconnaître l'humanité universelle en chaque homme singulier, il faut reconnaître l'essence des hommes, puis l'identifier en chaque homme à certains indices objectivement repérables: quel critère essentiel de reconnaissance apparaît à cet égard comme décisif? a. Par essence l'homme est un être de culture: Lorsqu'on constate la présence de rites funéraires, de règles et d'interdits, de techniques, il s'agit autant d'indices d'humanité pour une lecture anthropologique. b. Or c'est le langage qui est au fondement du système symbolique qu'est toute culture: Je reconnais donc que j'ai en face de moi un homme à son aptitude à parler, à manifester qu'il pense le sens de ce qu'il dit. [...]
[...] Dans une telle perspective, à quoi alors reconnaître l'humanité en chaque homme? III. L'humanité est objet d'une espérance active. Il s'agit moins ici d'identifier l'appartenance à une espèce par des indices tangibles, que de poser une autre conscience comme sujet libre et digne de respect: sur quoi ce respect se fonde-t-il? a. L'humanité de chacun se reconnaît à l'effort d'humanisation qu'il déploie, à sa tension vers ce qu'il n'est pas encore: Ainsi, la moralité, la perfection d'un acte vraiment moral, uniquement inspiré par l'universalité de la loi morale, est davantage un horizon qu'une réalité dont on serait contraint de constater l'existence pour affirmer l'humanité en chaque homme. [...]
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