Nous croyons être la seule origine de nos actions. Nous pensons par exemple que rien d'autre que nous-mêmes ne décide si nous devons passer à droite ou à gauche de tel arbre pour le contourner. En disposant de nos mouvements, nous croyons maîtriser le cours des choses. Ainsi, l'histoire ne serait que le résultat accumulé des mouvements que l'ensemble des hommes ont librement accomplis. L'événement consiste simplement dans le passage à l'acte d'une volonté qui dispose de la possibilité de mouvoir des membres ou des outils, ou la nature pour la cultiver, ou encore d'autres hommes (...)
[...] Ainsi par exemple, l'éruption d'un volcan qui anéantit une ville est indéniablement un événement historique. Il abolit toute œuvre humaine, tout ce qui dans l'histoire relevait du pouvoir de commander à la nature, à soi, aux autres hommes. Nous découvrons que l'événement peut être subi. Mais alors n'est-il pas toujours subi ? Notre action sur la nature, sur nous- mêmes, sur les autres hommes n'est-elle qu'un rêve, dont la réalité parfois nous éveille en nous montrant que tout ce que nous croyons faire, elle ne fait que le tolérer ? [...]
[...] Ou bien une impossibilité relative, qui peut être modifiée par l'homme lui-même ? Or il n'est pas certain que nous soyons naturellement condamnés à subir l'événement. B. Le cours de l'histoire En effet, dans le chapitre 25 du Prince, Machiavel suit ce raisonnement, que nous nous permettons de citer : Certains ont pensé et pensent que les affaires de ce monde sont de telle sorte gouvernées par Dieu et par la fortune, que les hommes avec toute leur sagesse ne les peuvent redresser et n'y trouvent même aucun remède. [...]
[...] L'histoire est-elle ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ? Introduction à rédiger 1. Histoire et commandement A. L'histoire conçue comme enchaînement de nos choix libres Nous croyons être la seule origine de nos actions. Nous pensons par exemple que rien d'autre que nous-mêmes ne décide si nous devons passer à droite ou à gauche de tel arbre pour le contourner. En disposant de nos mouvements, nous croyons maîtriser le cours des choses. Ainsi, l'histoire ne serait que le résultat accumulé des mouvements que l'ensemble des hommes ont librement accomplis. [...]
[...] L'histoire n'amène rien de nouveau, elle est ce qui suit de l'ordre total, ce qui nous apparaît de cet ordre. Notre liberté ne réside pas dans un pouvoir de modifier les choses, mais dans un pouvoir de ne pas être détruit par ce que l'ordre des choses ne peut manquer de nous faire subir, nous mortels, soumis à la maladie et à la mort. L'événement qui nous arrive survient au nom de l'ordre immanent à l'univers, il nous est toujours déjà imposé. [...]
[...] De sorte que l'événement n'est subi que par qui, pour telle ou telle raison de faiblesse, doute de ses capacités à agir dans le monde. La soumission à l'événement est une croyance dont l'homme seul est responsable : Ainsi en est-il de la fortune, qui montre sa puissance aux endroits où il n'y a point de force pour lui résister, et qui porte ses assauts au lieu où elle sait bien qu'il n'y a point de digues ni de levées pour lui tenir tête Cette force (Machiavel dit vertu qui se dresse contre le cours des choses, c'est celle de l'homme, qui cesse de croire dans la fatalité des événements, et qui propose d'affirmer que l'histoire est ce qui arrive par l'homme. [...]
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