S'il apparaît que l'homme doit incontestablement devenir maître et possesseur de la nature parce qu'il possède les outils nécessaires pour satisfaire ses ambitions, il n'en demeure pas moins que le projet de maîtriser la nature n'est pas toujours légitime et raisonnable. Quel rapport l'homme entretient-il donc avec la nature, doit-il la respecter ?...
[...] Dans Le parasite, Serres affirme que Le parasite prend tout et ne donne rien ; l'hôte donne tout et ne prend rien. Le droit de maîtrise et de propriété se réduit au parasitisme. Au contraire, le droit de symbiose se définit par la réciprocité : autant la nature donne à l'homme, autant celui-ci doit rendre à celle-là, devenue sujet de droit En voyant enfin dans la Nature un sujet de droit, nous devrons apprendre à la respecter au même titre que nous respectons les ouvrages de l'homme. [...]
[...] Cependant, si la technique permet bien à l'homme de dominer la nature et de l'affranchir en quelque sorte de sa souveraineté, elle peut tout aussi bien permettre de dominer l'homme lui-même. En suivant sa propre logique, elle échappe à l'homme tout en l'emprisonnant. Il semblerait que la technique soit-elle même bien condamnable puisqu'elle dépasse l'être humain et le soumet à ses exigences. [...]
[...] L'homme doit-il devenir maître et possesseur de la nature ? A l'aube du vingt-et-unième siècle, alors que les progrès technologiques et scientifiques sont plus que jamais admirables et rapides, à l'heure où la course aux nouveaux êtres humains clonés devient de plus en plus effrénée, rien ne semble surpasser l'homme. Ce dernier en vient même parfois à oublier que la nature existe et que lui-même y fait partie intégrante. L'homme se distingue indubitablement du reste de la nature, mais doit-il pour autant, selon l'expression employée par Descartes dans la dernière partie du Discours de la méthode, devenir maître et possesseur de la nature ? [...]
[...] Le mot technique, dérivé du grec technê, art habileté technique est d'abord synonyme d'art, mais à la différence de l'activité artistique proprement dite, dont la finalité esthétique est désintéressée, la technique vise l'utilité et l'efficacité. Elle serait donc source et condition de la maîtrise de la nature par l'homme. A la suite des nombreux philosophes qui, depuis Aristote, ont analysé la dépendance étroite et réciproque entre l'intelligence de l'homme et la fabrication d'outils pour transformer la matière à son profit, les spécialistes de la préhistoire font de l'aptitude à l'activité technique un critère essentiel d'humanité. De même, dans L'évolution créatrice, Bergson estime que l'intelligence est d'abord technicienne, avant d'être théoricienne. [...]
[...] La science devient un instrument privilégié, un moyen au service de l'être humain qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la Terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie (Discours de la Méthode, sixième partie). Descartes reste cependant modéré, pour lui l'homme doit d'abord user de ses connaissances pour rechercher le confort humain et la santé. En effet, il considère que la vie de l'Esprit, même si selon lui ce dernier est substantiellement distinct du corps, est dépendante de l'union de l'âme avec le corps, ce qui fait que la santé du corps a une incidence sur son équilibre et son activité. [...]
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