Même si la conscience peut être considérée comme le propre de l'homme, dans la mesure où elle lui confère sa spécificité de sujet pensant et le distingue de tout autre être, l'humanité ne se réduit pourtant pas à la seule conscience, cette dernière étant à la fois limitée dans ses capacités et dépendante dans un contexte plus vaste, qu'il soit historique, social et culturel ; ne peut-on pas alors considérer que c'est à l'homme lui-même de se définir, par ses choix et par ses actes, l'identité étant alors l'objet d'une quête individuelle ? (...)
[...] Mais dans la mesure où il se détermine toujours lui-même librement grâce à elle, il change et se change, et enrichit sa propre définition, bien que cette dernière soit au sens strict impossible : l'homme se définit comme celui qui n'est pas condamné à une définition, mais à un inépuisable champ de possibles. L'homme est condamné à être libre. [...]
[...] J'acquiers donc le statut de sujet et me distingue de tout ce qui n'est pas moi : mise à distance, séparation d'avec le monde et autrui Conscience et identité La conscience permet donc à l'homme de faire retour sur lui-même par la pensée (conscience réfléchie) et en un sens cela suffit pour le définir, de manière générale, dans la mesure où il est seul capable de le faire, c'est à dire de s'élever au-dessus de toutes les autres créatures (Kant). Seule la conscience donne une identité, soit le sentiment intime, l'intuition d'avoir un moi, d'être soi-même. C'est aussi la leçon du Cogito de Descartes Conscience et dignité En conséquence, le sujet conscient de soi est également conscient des valeurs qu'il pose, et du respect desquelles il est garant. [...]
[...] Est-il même possible de définir l'homme par ce qui est soi-même indéfinissable ? I. L'impossible définition de soi 1. L'indéfinissable conscience de soi En effet, on voit que la conscience est déterminée par un complexe d'éléments qui fait d'elle non pas quelque chose de fixe mais une sorte de tâche infinie : on peut toujours devenir d'avantage conscient de soi, mais cette poursuite infinie de soi et de ce que l'on pense être réellement s'accompagne nécessairement d'un accroissement de l'ignorance de soi. [...]
[...] En ce sens, chacun se définit singulièrement. Chacun à une conscience, qui le fait appartenir à l'humanité, mais chacun à une conscience de ce qu'il est différente de celles des autres, une conscience qui lui est propre. Définir l'homme en général est donc de s'en tenir à ce qui est commun, c'est à dire aussi à ce qui est le plus impersonnel et le plus pauvre. C'est à chacun de se définir librement, et il y aurait autant de définitions que de sujets. [...]
[...] C'est la dimension morale de la conscience, qui est aussi le propre de l'homme. Pensée fait la grandeur de l'homme disait Pascal. D'une part, elle confère à l'homme une valeur absolue et exceptionnelle, sans commune mesure avec aucun autre être ; d'autre part elle l'oblige à respecter cette valeur dont il a conscience et qu'il ne peut ignorer. La conscience, de pas sa dimension morale, instaure donc la relation à autrui et permet de fonder un monde humain. Cependant, si sa présence est la condition nécessaire à la définition de l'homme, la conscience ne semble pas suffisante : elle est sous influence, et l'humain n'est pas une conscience désincarnée. [...]
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