Qu'est-ce que la vérité ? Une simple connaissance évidente ou démontrée ? C'est bien plus que cela. En effet, au contraire de la connaissance, la vérité se caractérise par sa permanence et non par son universalisation. Une vérité sera donc toujours vraie, et on peut l'assimiler à une adéquation entre l'intelligence qui conçoit, entre l'esprit et la réalité. Car la vérité, ce n'est pas le réel puisque nous le voyons et l'interprétons chacun de manière différente selon nos capacités physiques (sensorielles) et intellectuelles.
L'homme, cet animal doué d'une volonté qui lui est propre, cherche-t-il toujours à s'approprier la vérité, ou bien, étant libre, préfère-t-il volontairement l'ignorer ? S'il la recherche toujours, n'est-il pas aveugle au fait qu'une vérité ne peut en être une que si elle est issue d'une réflexion personnelle, d'un « accouchement de l'esprit» ? Mais s'il ne la recherche pas, ne risque-t-il pas de vivre dans ses rêves plutôt que dans la réalité, et de ne connaître qu'un bonheur superficiel ?
[...] On pourra accéder peut-être dans ce cas là à la vérité, la parole de notre coach faisant foi. Cependant, s'il nous ment, ou mieux s'il a été hypnotisé pour agir ainsi on pourra ne jamais savoir vraiment ce qui s'est passé et il est vrai qu'en généralisant le cas de l'hypnose à bon nombre de situations, la quête de la vérité apparaît impossible, l'esprit opérant une rationalisation. Ne pourra-t-on jamais vraiment connaître la vérité ? Heureusement si, mais elle pourra nous déplaire. [...]
[...] Cependant certains hommes ne préfèreraient-ils pas ignorer la vérité ? Et, est-elle accessible à tous ? Quelques hommes préfèrent ne pas connaître la vérité, et ne la cherchent donc pas car ils ont peur d'en souffrir. Reprenons ainsi l'exemple précédent de l'homme qui va bientôt mourir. Apprendre sa mort imminente peut être bénéfique dans un sens (énoncé précédemment), mais également négatif d'autre part, car apprendre qu'il va bientôt mourir pourrait lui causer un grand abattement moral, et il pourrait ainsi perdre le goût de la vie, et gâcher ses derniers jours par l'anticipation de sa mort. [...]
[...] De plus, la quête de la vérité n'est pas accessible à tous. En effet une éducation dogmatique et idéologique peut empêcher de mener à bien cette quête, et même d'envisager la recherche de la vérité. Il n'est également pas facile de reconnaître la vérité. Selon certains philosophes, tel Spinoza, elle se montrerait d'elle-même par sa seule clarté. Les hommes sont libres de connaître ou non la vérité, c'est pourquoi certains préfèrent s'en abstenir car ils aiment d'autres choses plus que la vérité, comme le pouvoir, ou le plaisir . [...]
[...] Pourtant, l'homme cherche-t-il toujours à connaître la vérité ? Oui. En effet, quelle fierté de pouvoir l'exhiber au su et au vu de tous . L'homme prenant son esprit pour un vase cherche à tout prix à le remplir plus que les autres de vérités aussi diverses les unes que les autres (la Terre tourne autour du Soleil . Connaître la vérité est donc pour l'homme un réel plaisir, le plaisir de posséder une connaissance établie comme vraie Cependant parfois la vérité peut être au désavantage de l'homme bien que le fait de la connaître lui sera bénéfique. [...]
[...] Il demande donc si le désir de connaître la vérité ne serait pas en réalité le vœu d'acquérir une connaissance, c'est-à-dire de ramener à quelque chose de connu une chose qui était inconnue, entraînant ainsi un sentiment de sécurité. La quête de la vérité serait alors un moyen d'apaiser nos peurs, car ce dont l'homme a peur c'est l'inconnu. De plus, comme le dit Nietzsche : C'est dans un sens [restreint] que l'homme veut la vérité : il convoite les suites agréables de la vérité, celles qui conservent la vie. L'homme ne cherche donc pas la vérité pour ce qu'elle est mais pour le bonheur qu'elle est censée apporter. [...]
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