On a une propension à affirmer que la spécificité de l'homme réside dans l'entendement. En effet, Descartes par exemple refuse la pensée aux animaux, confinant ces derniers au stade de pure mécanique. Cependant, Rousseau, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, remet en cause l'origine de la rupture entre les animaux et les hommes, comme conséquence non pas de l'entendement, mais de la volonté qu'a l'homme de choisir parmi ses instincts. L'essence même de l'homme ne serait donc pas plutôt issue de sa volonté ? Ce simple caractère est-il la cause d'une telle rupture entre hommes et animaux ? (...)
[...] En effet Rousseau montre que désir et raison sont indissociables, l'un stimule l'autre. Précisément, Condillac explique que les passions et besoins structurent l'esprit, l'homme désire, sa raison le fait progresser. Mais réciproquement, cala lui crée d'autres désirs, à la fois infinis et indéfinis car toujours renouvelés. Cet aller-retour constant entre passion et raison va créer la technique. La spécificité de l'homme est d'observer quelque chose de physique, puis d'en extraire le physique, c'est-à-dire de généraliser ce qu'il a vu et désiré, à tout autre domaine, et ce par la raison. [...]
[...] Effectivement, outre la capacité de copier, ce dernier a aussi la faculté de transmettre son savoir à l'aide du langage et de comprendre un principe à l'aide d'exemples ou d'expériences. L'homme semble donc être le seul animal doté de liberté de choix et cette seule faculté lui confère la capacité de créer et d'acquérir une technique transmissible aux générations futures. C'est donc plus cette spécificité qui fait de l'homme un animal inédit et non l'entendement qu'il partage avec ces derniers en quantité variée. [...]
[...] Qu'est-ce qui dissocie les animaux des hommes ? On a une propension à affirmer que la spécificité de l'homme réside dans l'entendement. En effet, Descartes par exemple refuse la pensée aux animaux, confinant ces derniers au stade de pure mécanique. Cependant, Rousseau, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, remet en cause l'origine de la rupture entre les animaux et les hommes, comme conséquence non pas de l'entendement, mais de la volonté qu'à l'homme de choisir parmi ses instincts. [...]
[...] Rousseau affirme que l'entendement ne constitue pas une différence de nature entre animaux et homme, mais plutôt une différence de degré, qui lui serait consécutive à une différence d'essence, c'est-à-dire la présence de la volonté chez l'homme et non chez l'animal. Tous deux sont soumis à leurs instincts, seulement l'animal n'a pas d'autres choix que de s'y soumettre intégralement, alors que l'homme lui arrive à en prendre conscience et a le choix d'y adhérer ou non. Alors que l'animal ne peut se dérober à sa condition naturelle et ‘'ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite'', l'homme agit par liberté. C'est ainsi que Condillac affirme de l'homme qu'il est libre car ‘'ses actions sont volontaires et libres''. [...]
[...] Cependant Descartes va plus loin en définissant la pensée comme un processus psychique indépendant du corps, c'est-à-dire que l'homme aura tout aussi bien réfléchi s'il n'avait pas de corps. C'est en cela que Condillac se distingue de Descartes. Tout comme Rousseau, il ne veut pas dissocier pensée et passion, ou plutôt sensation. Mais il nuance toutefois les propos de Descartes en ajoutant à l'homme seul, ‘'un moi de réflexion'' qui lui permet de sortir des habitudes et d'agir par réflexion. [...]
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