On reconnaît spontanément que nous sommes heureux quand surviennent des événements qui comblent nos désirs : par exemple, être accepté dans l'école où l'on espérait poursuivre ses études, ou réussir à toucher d'autres personnes par la musique que l'on compose. Ainsi, pour être heureux, nous attendons que le monde extérieur vienne répondre à nos ambitions. Nous espérons qu'un équilibre se créé entre ce dernier et nos aspirations, équilibre à même de garantir notre épanouissement personnel (...)
[...] Accèdent au contraire à la béatitude ceux qui agissent raisonnablement et volontairement, même si leurs projets échouent par malchance, ansin que ceux qui sont capables de renoncer à des désirs que le monde extérieur se refuse à satisfaire. De tels hommes sont sereins. C'est en eux qu'ils trouvent le bonheur. Ce n'est donc pas dans l'espoir passif, mais dans l'action, que se crée notre bonheur. Toutefois, dire que le bonheur se forge par un travail sur soi visant à conquérir une liberté intérieure, c'est dire qu'il faut du temps pour être heureux. [...]
[...] Il convient de faire preuve de volonté pour ne pas se laisser abattre par des petite contrariétés extérieures ni se laisser dominer par ses humeurs changeantes ou par ses désirs. Quand ils ne sont pas satisfaits, ces derniers nous font souffrir. Lorsqu'ils sont assouvis, souvent la déception s'installe, comme le montre l'exemple de l'enfant qui s'ennuie vite du jouet pourtant tant convoité. Il faut donc ne pas se laisser enchaîner par eux pour être heureux. On ne peut être heureux sans être maître de soi, ce qui requiert une discipline difficile que l'on peut paresseusement esquiver. La paresse n'est, cela dit, pas seule en cause. [...]
[...] Autrement dit, nous sommes heureux si le sort nous est favorable. De la sorte, nous espérons que celui-ci nous mette à l'abri de ses mauvais coups et nous attendons que la chance tourne entre notre faveur pour être heureux. Cette attitude semble le plus raisonnable car nous ne pouvons pas savoir avec une entière certitude ce qui nous rendra heureux. Comme l'explique Kant, tous les efforts que nous faisons pour être heureux peuvent aboutir à nous rendre malheureux : si nous nous constituons une grande fortune par notre travail acharné, pensant ainsi profiter d'une vie confortable, nous risquons de souffrir de la convoitise des autres. [...]
[...] Qu'attendons-nous pour être heureux ? -Introduction : Attendre passivement pour apprécier le bonheur ? II) L'homme acteur de son bonheur. III) La patience et l'attention pour acquérir le bonheur. -Conclusion : Qu'attendons-nous pour être heureux ? Cette question sonne comme une exhortation à être heureux. Elle suppose que nous ne sommes pas heureux, que le bonheur est à venir, mais qu'il est à notre portée. Pourtant, il n'est pas facile d'être heureux. Le bonheur, que l'on peut définir comme la satisfaction qui résulte d'une harmonie entre le monde extérieur et nos désirs, semble en premier lieu dépendre de la chance, car ce n'est pas nous qui décidons des événements du monde. [...]
[...] Ne faut-il donc pas attendre pour être heureux ? Mais qu'attendre et en quel sens attendre si l'inaction est à bannir ? Pour être heureux, il faut certes agir, mais aussi faire preuve de patience et d'attention pour que les efforts entrepris soient féconds. Le bonheur est un état de satisfaction interne qui fait suite à des exercices que nous devons faire pour être maître de nous-mêmes. Il ne saurait être immédiat. C'est pourquoi il convient d'attendre que ces exercices portent leurs fruits. [...]
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