Tout d'abord, nous verrons que l'homme a une dimension achevée, puisqu'il est doté d'éléments naturels caractéristiques de sa nature humaine ; ensuite, nous étudierons les éléments que l'homme doit acquérir, et qui sont les preuves d'une dimension inachevée. Enfin, nous verrons en quoi cet inachèvement est le propre de l'être humain (...)
[...] Mais il reste à l'homme à acquérir certains éléments, ce qui fait de lui un être inachevé. C'est au cours de trois expériences que se fera l'apprentissage : l'expérience perceptive, l'expérience du langage, et l'expérience d'autrui. Tout d'abord, voyons l'expérience perceptive, car elle est la condition des deux autres ; la perception est la fonction par laquelle l'esprit se forme une idée représentative des objets extérieurs. L'homme arrive au monde sans aucune idée de celui-ci, c'est donc par la perception qu'il se forgera une idée du monde qui l'entoure ; elle est son moyen de s'adapter et d'y évoluer. [...]
[...] En effet, la perception chez l'homme établit des lois que l'animal ne soupçonne même pas. Le langage est issu d'une volonté de parler animée par l'âme humaine, et l'animal, motivé par des ressors naturels, n'y aura jamais accès. Le sens moral et la conscience de soi sont des privilèges proprement humains, puisqu'ils s'obtiennent par autrui et que l'animal ne considère pas cette notion. Nous pouvons donc dire que seul l'être humain a cette capacité d'évoluer en comprenant des notions, en obtenant des qualités ; l'animal évoluera, mais dans l'unique but de survivre (il apprendra à chasser, à faire des provisions ou à se protéger de son prédateur). [...]
[...] Tout d'abord, étudions la dimension achevée de l'homme. Personne ne contredira l'idée que l'homme est doté d'éléments naturels proprement humains, ce qui fait déjà de lui un être à part entière. Premièrement, l'homme est constitué d'instances psychiques : si l'on en croit le médecin Sigmund Freud, chacun d'entre nous possède deux topiques : la première est composée du conscient, du subconscient (souvenirs latents) et de l'inconscient (inaccessible sans une psychanalyse). La seconde est la garante de la personnalité, elle contient le ça (partie sauvage et débridée de l'âme), le MOI (équilibre le ça) et le SUR-MOI (gendarme de la personnalité, qui résulte de l'éducation et de l'assimilation des interdits sociaux). [...]
[...] Dès lors, si l'homme est le seul détenteur de ce pouvoir d'évolution, il est le seul être inachevé parmi les êtres achevés. Par conséquent, nous pouvons non seulement dire que l'homme est un être inachevé, d'après toute l'étude menée sur son évolution, mais aussi que c'est cet inachèvement qui est le propre de l'homme. Pour conclure, l'homme détient des éléments innés et naturels qui lui permettent une évolution à travers trois expériences : l'expérience perceptive, l'expérience du langage, et l'expérience d'autrui. [...]
[...] La fréquentation d'un autre que soi nous apporte deux éléments essentiels, ce que nous expliquent Sartre et Levinas. Selon ce dernier, l'homme acquiert son sens moral grâce aux différences avec autrui. Autrui n'est pas seulement d'une autre qualité que moi, mais il porte, si l'on peut dire, l'altérité comme qualité. C'est parce qu'autrui est malade et que moi je suis sain que je vais le soigner ; c'est parce qu'autrui est veuf et que moi je suis marié que je vais lui tenir compagnie. Le sens moral de l'homme est donc le cadeau d'autrui. [...]
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