Les rapports hommes-animaux sont très anciens, mais aussi très complexes. Dans l'Antiquité déjà, les hommes ressentaient de la fascination, mais également de la méfiance vis-à-vis des animaux, en témoignent les Grottes de Lascaux.
Selon Agamben, "l'homme est un animal qui se reconnaît ne pas l'être'', l'homme doit donc se reconnaître humain pour ne pas être considéré comme un animal. L'idée serait même que l'homme n'existe que par différenciation par rapport à l'animal, autrement dit, contre l'animal, ce qui à première vue, du moins ne va pas dans le même sens de la thèse soutenue par Lestel (...)
[...] Du fait de cette absence de véritable communication, les animaux sont quelque peu asservis par les circonstances. Condillac affirmait d'ailleurs que ‘'les circonstances commandent les bêtes, [et que] l'homme au contraire les juge : il s'y prête, s'y refuse, il se conduit lui-même, il veut, il est libre''. L'homme s'est donc amélioré et a progressé grâce au langage et à la transmission des acquis de génération en génération. Cette citation illustre très bien l'œuvre de Kafka, ‘'La Métamorphose'' où le personnage principal, un représentant de commerce se transforme en gigantesque cafard, incapable de s'auto-suffire, de s'alimenter L'animal était donc totalement dépendant du bon vouloir de la famille : ses parents refusent la vérité : il doit alors rester enfermé dans sa chambre ; puis sa sœur se prête aux circonstances, et Gregor peut alors se nourrir Il succomba à ses blessures et à son désespoir : l'attitude de sa famille le conduisit à sa perte. [...]
[...] Le notre juge non seulement de ce qui est bon pour nous, il juge encore de ce qui est vrai''. L'intelligence humaine se développe donc sous plusieurs formes : à l'instinct et à la raison s'ajoutent le jugement, la pratique et la théorie. L'homme s'est donc hominisé contre l'animal en transcendant les genres et les espaces, car son intelligence lui a permis de développer au fur et à mesure du temps, des techniques de pêche et de chasse, puis des techniques de construction et de transport, et enfin des techniques robotiques créant alors de nouvelles machines. [...]
[...] En effet, ceux- ci ont une certaine capacité d'adaptation, il n'est pas rare de voir des animaux ‘'domestiques'' retournés à l'état plus ou moins sauvage suite à une fugue ou à un abandon : l'écureuil reconstruira un nid, fera des provisions pour l'hiver , il répètera inconsciemment des gestes et attitudes qu'il avait déjà pour acquis dans sa cage. Mais cette intelligence est limitée et relève plus de l'instinct. En effet, cet animal ne réinventera aucune nouvelle technique de survie, son intelligence est quelque peu bornée dû au ‘'moi d'habitude, [qui] suffit donc aux besoins qui sont absolument nécessaires à la conservation de l'animal, or l'instinct n'est que cette habitude privée de réflexion''. [...]
[...] L'homme ne s'est pas seulement ‘'hominisé contre l'animal'', mais également contre lui-même. En effet, La Fontaine dans son recueil de fables accorde aux animaux les mêmes conditions de vie et d'existence qu'aux hommes, et cela dans un but éducatif. Dans ces Fables, les animaux sont confrontés aux mêmes problèmes que les hommes, aux mêmes mésaventures ; les hommes sont donc caricaturés par les animaux pour échapper à la censure, mais cela de manière très explicite. De ces mésaventures, sont tirées de multiples morales et leçons de vie, destinées à marquer les hommes pour leur permettre d'évoluer, de s'améliorer moralement On peut donc voir l'hominisation de l'homme contre lui-même comme ayant une visée pédagogique, et cela par une technique des plus anciennes : l'écriture. [...]
[...] Leur société ne s'est cependant pas émancipée à fatalité d'une animalité première''. En effet, leurs principes de vie et de fonctionnement n'ont presque pas évolués depuis la préhistoire, et cela est notamment dû au fait qu' ‘'elles vivent ensemble, mais [qu'] elles pensent presque toujours à part''. En effet Condillac affirmait qu'il ne manquait qu'un ressort à la dynamisation de leur société, et ce ressort est le langage. En effet, les fourmis on un système de communication très restreint basé sur les émissions d'hormones et les gestes d'antennes. [...]
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