"L'homme est un loup pour l'homme", cette sentence de Thomas Hobbes est connue, elle sous-entend une certaine anthropologie qui se veut réaliste et sans illusion, elle aboutit à un système politique. Thomas Hobbes écrit en plein coeur du 17ème siècle. L'Europe traverse de grandes mutations : effervescence scientifique avec le primat de l'observation, de l'expérience, place toujours plus grande de la raison dans tous les domaines, hostilité vis à vis de la tradition, la modernité est une culture du présent. Le thème de la critique de la tradition morale, politique, religieuse est un thème essentiel de la modernité. Tout est à reconstruire à partir de la rationalité. C'est aussi l'émergence de l'individualisme radical. L'Angleterre de Hobbes est touché par la guerre civile. Dans ce contexte Hobbes va développer une théorie politique où sécurité et prospérité assurant la conservation de l'individu deviennent l'unique raison d'être du politique. Afin d'arriver à cette fin, un pouvoir absolu est nécessaire.
[...] On attribue à un certain type de rationalité la fonction de fondement de la loi naturelle. La raison définit des théorèmes à parti d'une certaine connaissance de l'humain, à partir d'une anthropologie spécifique. La raison sait ce qu'est l'homme, et à partir de ces données, elle est chargée de trouver des règles qui vont permettre aux hommes de coexister pacifiquement. La loi naturelle est " une règle générale découverte par la raison, par laquelle il est interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie." Pour assurer la paix, il y a une deuxième loi naturelle : "que l'on consente, quand les autres y consentent à se dessaisir du droit qu'on a sur toute chose." Pour avoir la paix, il faut abandonner ses droits si bien entendu les autres font de même Ici intervient la raison calculatrice qui soupèse les avantages et les inconvénients d'établir un contrat de respect mutuel pouvant entraîner une restriction de la liberté des individus mais une stabilisation et une sécurité. [...]
[...] L'objectif essentiel de la politique et de la morale : c'est la paix. Il faut un pouvoir plus fort capable de contraindre les libertés individuelles. Ce pouvoir, c'est l'Etat. Le rôle d'être de l'Etat est le besoin de sécurité éprouvé par l'individu, qui se sent menacés par ses semblables. Ainsi est constitué le Souverain, le Léviathan, cet "homme artificiel" ou ce " Dieu mortel" qui assurera la paix civile. Justice, injustice, liberté Hobbes établit une distinction entre droit naturel et loi naturelle en posant du côté droit naturel la liberté et du côté de la loi naturelle, la contrainte et la justice. [...]
[...] Avec Hobbes, il n'a plus le sens donné par Aristote, Thomas d'Aquin. Il refuse tout a priori théologique, transcendant. Le droit de nature est un droit de tous sur toute chose, il n'y a d'autre limite que le désir de chacun. " Le droit de nature, que les auteurs appellent généralement jus naturale, est la liberté à chacun d'user comme il veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie."[3] A l'image de la nature qui est et qui fait tout pour être, ils font tout pour vivre et se conserver. [...]
[...] Celle-ci est peu à peu étouffée par les passions qui se développent dans l'existence sociale, en particulier par l'amour propre; Rousseau distingue amour propre et amour de soi, l'amour de soi est l'intérêt légitime que l'être humain prend de sa propre conservation. Il subsiste toujours quelques vestiges de pitié. La pitié est un sentiment d'essence biologique qui n'a pas besoin d'être reconnu consciemment pour être à l'œuvre. L'état de nature se corrompt avec le rassemblement des hommes du nomadisme à la vie sédentaire. [...]
[...] Auparavant en 1642, il avait écrit Le Citoyen. Le Citoyen fait partie d'une trilogie intitulée Eléments de philosophie. L'ouvrage devait comporter trois tomes : Les Corps, De l'homme, Le Citoyen. Cette philosophie politique est liée à une anthropologie. En réalité l'ordre de publication fut inversé, le volume trois parut en premier, le premier en second et le second en troisième. Hobbes a voulu que son ouvrage Le Citoyen soit une contribution au rétablissement de la paix dans la société avec un ordre politique stable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture