L'Histoire, un long fleuve tranquille ou l'éternel retour ?

Résumé du document

Aujourd'hui, l'image de la ligne pour représenter le temps domine notre conception moderne de la Durée. Quoi de plus naturel donc que d'étendre cette condition de notre vécu et de penser que le temps est une ligne droite qui va à l'infini dans le passé et dans le futur ?

Pourtant, la science nous montre que la Nature fonctionne dans des cycles : cycles de la reproduction, cycles biologiques, cycles des climats... Un cycle suppose une évolution circulaire et non pas linéaire. Curieusement c'est bien cette représentation du temps qui a dominé dans les cultures traditionnelles. Le temps ne fonctionnerait donc pas en suivant une ligne mais en cercle.

La question se pose donc de savoir si l'analogie de la ligne est pertinente. En quoi notre représentation du monde serait-elle modifiée si nous concevions le temps comme un cercle ou une spirale, plutôt que comme une ligne ? Quels sont les arguments proposés à travers ces deux conceptions opposées ? (...)

Extraits

[...] Le mythe de l'éternel retour était né. Les crues du Nil : Le Nil a toujours été le siège d'un cycle d'inondations et de sécheresse. Les crues du Nil avaient lieu chaque année d'août à octobre avec une régularité qui donnait au fleuve égyptien une véritable autorité divine. La vie / la mort : Chez les Egyptiens, tout dans l'Univers subit la loi de l'éternel retour. Même au-delà de la mort on retrouve cette idée de cycle. La loi de Thot débute d'ailleurs par ces mots : Tout est cycle alors que les textes issus des sarcophages révèlent Je recommence à vivre après ma mort. [...]

[...] C'est un monde à bâtir, plus convaincant que celui de la race d'or, parce que réel et humain. Pour les socialistes utopiques, le but de l'histoire humaine est donc la quête éternelle du retour au paradis originel, conception cyclique où l'homme cherche à revenir à ses sources Les Lumières et le progrès (1688-1800 : environ) Les penseurs des Lumières ont contesté les dogmes du Christianisme tout en prolongeant sa vision linéaire et finalisée du devenir humain. On arrive à une conception de l'histoire énumérant successivement l'ère traditionnelle, l'évènement révolutionnaire, symbolisé par la Révolution Française en 1789, et considéré comme crucial, et l'ère nouvelle, vouée aux progrès illimités des sciences et de leurs applications techniques. [...]

[...] Elle est l'histoire des forces productives, des conditions matérielles de vie, des rapports sociaux. Il n'en faut pas moins reconnaître que pour Marx, le cours de l'histoire est déterminé et qu'il vise à réaliser les dispositions de l'homme. Pour revenir à la conception cyclique de l'histoire, on peut voir que Marx a sa propre pensée mais elle reste plutôt isolée à son époque. Certains penseurs du 19ème siècle pourraient remettre en cause les convictions de Marx. On peut également citer Spengler (1880-1936) qui développe une morphologie des cultures. [...]

[...] Les conceptions du monde moderne 1. La reconquête de l'Age d'Or La nostalgie d'un bonheur originel perdu est aussi vieille que l'Histoire elle-même. L'utopie est la recherche moderne du mythe grec de l'Age d'Or ou de son pendant judéo-chrétien, le paradis terrestre. Il suffit de consulter Horace, Hésiode ou la Bible ; le rêve a bien existé. L'homme vivait alors sans souffrance, sans vieillesse, sans travail et la nature abondante le dispensait d'efforts. La race d'or vivait dans la proximité des dieux, comme Adam et Eve au jardin d'Eden. [...]

[...] CONCLUSION SUR L'ECOLE DE LA SYNTHESE Pour conclure ce débat, nous pouvons voir qu'il existe une sorte d'école de synthèse qui reprend les limites concernant les deux conceptions opposées de l'histoire. Pour certains auteurs contemporains, l'histoire n'est pas cyclique car l'idée de cycle impliquerait, sinon l'exactitude, la quasi exactitude mathématique dans le temps de la répétition des faits il n'y a pas de fait qui puisse regarder un fait antérieur comme s'il se regardait dans un miroir). De même, pour eux, considérer l'histoire comme linéaire revient à prendre l'histoire pour une notion qui transcende l'homme. [...]