En affirmant que 'l'Histoire justifie ce que l'on veut', Paul Valéry renforce son point de vue qui l'amène à considérer l'Histoire comme 'le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait élaboré'. En fait, cela revient à considérer que ce sont les hommes qui font l'Histoire. Qu'ils choisissent les faits, les interprètent et les narrent selon l'usage et l'opinion qu'ils en ont. Peut-on affirmer qu'être historien, c'est raconter des histoires sur l'histoire ? L'Histoire n'est-elle pas la base de l'affirmation d'un point de vue ? Et peut-on alors sérieusement parler de 'science historique'?
[...] En affirmant que l'Histoire justifie ce que l'on veut il renforce son point de vue qui l'amène à considérer l'Histoire comme le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait élaboré En fait, cela revient à considérer que ce sont les hommes qui font l'Histoire. Qu'ils choisissent les faits, les interprètent et les narrent selon l'usage et l'opinion qu'ils en ont. Histoire est un terme ambigu. Il regroupe à la fois le récit des événements passés (Historie) et le devenir historique (Geschichte). De ce fait, ne peut-on pas affirmer qu'être historien, c'est raconter des histoires sur l'histoire ? [...]
[...] L'historiciste est a fortiori de l'historien partial. Les historicistes présentent leur point de vue comme une objectivité, c'est à dire une doctrine. Ils nient voire ignorent que leur vision de l'histoire est dépendante d'un point de vue. C'est notamment la constatation faite par Karl Popper (1902-1994) dans Misère de l'historicisme. L'inconscient Cette subjectivité est d'ailleurs très souvent inconsciente. L'historien qui ne voit qu'à travers son point de vue, refouler les évènements qui permettent une autre vision de l'Histoire. A travers ce mécanisme du refoulement découvert par Sigmund Freud (1856-1939), ils censurent certaines informations. [...]
[...] L'Histoire n'est-elle pas la base de l'affirmation d'un point de vue ? Et peut-on alors sérieusement parler de science historique ? I. L'Histoire justifie ce que l'on veut La construction du fait historique Le travail d'historien consiste à construire des faits historiques Les événements représentent tout ce qui arrive et sont bien souvent peu communs, voire exceptionnels. Par contre, les faits sont les événements que l'historien juge importants, représentatifs. C'est l'historien qui choisit le fait en fonction de l'importance qu'il attribue à l'événement. [...]
[...] afin de permettre à tous de rester conscient de la subjectivité de l'historien et d'adopter un point de vue critique. Une autre solution serait de faire se confronter des points de vue différents pour avoir la vision la plus globale possible. Cependant, les points de vue sont tellement multiples que l'on ne pourrait jamais tous les étudier. Il faut aussi essayer de considérer les événements, quels qu'ils soient avec une égale importance. Toutes ces solutions semblent bien loin et peu réalisables, mais cela importe peu. [...]
[...] L'important, comme l'affirmait Epictète, ce n'est pas d'atteindre un objectif, mais c'est la volonté que l'on a pour l'atteindre. Même si l'on n'arrivera jamais à être totalement objectif, il faut essayer de l'être le plus possible. Cela, en gardant toujours à l'esprit que l'Histoire n'est pas une science exacte. Dans ce but, il faut arborer un point de vue philosophique et critique vis-à-vis des données que l'on a concernant l'Histoire. [...]
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