Histoire des idées au XXe siècle, refonder la philosophie, subjectivisme, positivisme, phénoménologie, René Descartes, Edmund Husserl, cogito, conscience, eidos, empirisme, Martin Heidegger, existentialisme, Jean-Paul Sartre
Au début du XXe siècle, la philosophie est en crise ; le séisme de la guerre 1914-1918 va aggraver et confirmer cet état de fait. La philosophie est prise entre le subjectivisme et le positivisme. Un des courants majeurs du siècle va être la phénoménologie, qui est une tentative de refonder la philosophie sur des bases nouvelles.
[...] Mais, en même temps, renoue avec la tradition de l'idéalisme transcendantal, qui rejoint la tradition « logothéorique » – contemplative – de la philosophie occidentale (qui tourne le dos à la perspective « technoscientifique », qui vise à agir sur le monde). Tout un courant phénoménologique s'est déployé durant le XXe siècle, sans que ce soit pourtant une « école », ni même un courant commun : Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), par exemple, n'a que peu de choses à voir avec Heidegger. Le courant phénoménologique est donc fait de traits communs plus que d'une unité doctrinale. [...]
[...] Cela aboutit à la phénoménologie (science du phénomène pur). – Husserl cherche ce qui est invariable, c'est-à-dire l'essence universelle du phénomène. C'est ce qu'il appelle l'eidos (mot grec qui signifie « forme d'une chose dans l'esprit », idée) : d'où un effort de réduction eidétique. Il ne s'agit pas d'une abstraction pure, mais d'une voie pour « revenir aux choses mêmes. » Refuse les philosophies trop abstraites, qu'il considère comme des systèmes fragiles, aux fondements incertains. Cherche à établir une science de la conscience humaine, en comprenant les structures profondes de l'esprit. [...]
[...] Heidegger ou le retour aux origines Martin Heidegger (1889-1976), influencé par Husserl à ses débuts, va tenter de rompre avec cette attitude : il pose comme irréductible le fait que nous existons, ce qu'il appelle l'être-là (Dasein). Le seul être qui peut poser la question de l'être, c'est l'homme, dans l'expérience qu'il fait de l'être-là, ce que l'on ressent à être vivant, présent au monde, etc. (Sein ou Zeit [Être et Temps], 1927). Il essaie de dégager les cadres universels de cette expérience. [...]
[...] Le phénomène est ce qui apparaît comme absolument certain : il ne demande aucune interprétation, ni de construction rationnelle pour en rendre compte. Husserl a ainsi la conviction d'atteindre à une structure fondamentale et universelle. Conséquence majeure : il n'y a pas d'objet sans sujet, ni de sujet sans objet. – Il existe un monde connaissable. – Ce monde est centré sur le sujet humain. C'est ce que Husserl appelle la conscience transcendantale [distincte de la conscience empirique] Husserl réaffirme la subjectivité contre le positivisme (et le néo-kantisme qui lui est lié). [...]
[...] Histoire des idées au XXe siècle : refonder la philosophie Au début du XXe siècle, la philosophie est en crise ; le séisme de la guerre 1914-1918 va aggraver et confirmer cet état de fait. Philosophie prise entre le subjectivisme et le positivisme. Un des courants majeurs du siècle va être la phénoménologie, qui est une tentative de refonder la philosophie sur des bases nouvelles. I. L'œuvre d'Edmund Husserl (1859-1938) Husserl cherche quelle est la base de toute certitude (il réitère l'acte initial de Descartes, qui faisait table rase de toute certitude pour aboutir à la conviction du cogito). [...]
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