L'historien exerce trois activités : une activité de savoir, une activité de mémoire et une activité de pouvoir, ces trois activités étant liées.
La mission de l'historien est dans un premier temps la construction du savoir historique : le métier d'historien est un long apprentissage qui se fait au contact des documents, des archives : c'est un travail de recherche. Il existe un savoir spécifique à l'historien qui connaît et pratique l'art de la critique, qui sépare le vrai du faux.
Dans un deuxième temps l'historien a un devoir de mémoire, qu'il peut exercer à travers l'enseignement ou par ses écrits pour le grand public. L'historien a une fonction identitaire très forte, il a une forte responsabilité car c'est le garant de la mémoire universelle.
Et dans un troisième temps, l'historien a une activité de pouvoir, en effet le champ historique est un lieu de lutte, de conflit au niveau des promotions, de la notoriété, de la hiérarchie. Le métier d'historien est au cœur de ces trois activités.
[...] Cependant l'histoire est aussi une science car il existe une méthode spécifiquement historique : la méthode critique développée par Langlois et Seignobos. Pour ces derniers il n'y a pas d'histoire sans méthode critique qui assure la fiabilité du texte historique. Selon eux il y a deux critiques : la critique externe qui examine les caractères matériels du document c'est-à-dire l'encre, le papier, les sceaux et la critique interne qui porte sur la cohérence du texte, la sincérité du témoignage donc il faut comparer les documents entre eux pour reconstituer la vérité. [...]
[...] Le thème de la responsabilité de l'historien s'articule à une mise en évidence systématique de la demande sociale croissante d'histoire. Demande d'historicisation de l'immédiat, demande de mise en évidence de l'identité contradictoire et simultanée avec la perception critique du passé. Qu'il s'agisse d'histoire appliquée aux actions de la société ou de l'aide à une pensée globale du présent, l'idée d'une responsabilité sociale de l'historien se diffuse d'écrits en écrits au fur et à mesure que la demande d'historicisation des débats s'accroît. [...]
[...] Quant à l'affaire Touvier, elle enracine davantage encore une vision renouvelée de la mission de l'historien, d'un historien qui devient témoin en justice de son expertise historique. En effet, lors du procès, le président du tribunal fait appel à René Rémond pour éclairer les jurés, pendant que l'accusation cite François Bédarida, comme témoin expert, pour décrire le sens de l'engagement de la Milice. Mais l'entrée triomphale de l'historien comme expert dans le prétoire est contestée ; le défenseur de Paul Touvier invoque l'absence de valeur des preuves historiques devant un tribunal. [...]
[...] L'histoire est-elle un tribunal ? (autour de l'historien, du juge et de la preuve) Les magistrats se font historiens et on demande aux historiens de devenir magistrats cette citation de René Rémond expose le problème du rôle de l'historien aujourd'hui. En effet au cours de ces dernières années en Europe occidentale, mais depuis longtemps en Amérique du Nord, les historiens ont un nouveau rôle : l'expertise historique au service de la justice. Aux Etats-Unis, l'intervention des historiens dans les cours de justice n'a pas la nouveauté qu'on lui prête en Europe. [...]
[...] Il existe un savoir spécifique à l'historien qui connaît et pratique l'art de la critique, qui sépare le vrai du faux. Dans un deuxième temps l'historien a un devoir de mémoire, qu'il peut exercer à travers l'enseignement ou par ses écrits pour le grand public. L'historien a une fonction identitaire très forte, il a une forte responsabilité car c'est le garant de la mémoire universelle. Et dans un troisième temps, l'historien a une activité de pouvoir, en effet le champ historique est un lieu de lutte, de conflit au niveau des promotions, de la notoriété, de la hiérarchie. [...]
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