Histoire, travail de l'historien, notion d'histoire, interprétation la plus vraisemblable de la réalité, vérité historique, interprétations subjectives, mensonges, vérité
Dans l'histoire relativement récente du XXe siècle, l'on trouve de nombreux exemples événements historiques faisant l'objet de débat, plus ou moins légitime. Ainsi, certains individus contestent la réalité historique de la Shoah et l'existence d'une politique d'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, considérant que tout témoignage tendant à attester de cet état des faits est un mensonge. Dans ce cas précis, on considère que de telles prises de position relèvent du négationnisme, car, s'agissant de l'histoire récente, le degré de certitude quant à la réalité du génocide est conséquent. Cependant, l'existence de contestations quant à l'histoire communément admise nous amène à réfléchir sur le statut de l'histoire, en tant que discipline de savoir : S'agit-il d'une science ? Peut-on réellement parler de vérité en histoire ? Quelle valeur peut-on accorder aux témoignages et traces du passé ? En somme, l'histoire est-elle l'art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui ressemble le mieux à la vérité ?
[...] Elle est au contraire multiple et constituée de différents points de vue. Les différentes prises de position vis-à-vis d'un événement ont leur importance, même celles qui semblent s'éloigner de l'acceptation commune de l'histoire. Elles sont autant d'indices pouvant permettre à l'historien d'envisager un événement dans sa totalité, de sorte qu'elles travaillent à la constitution d'un récit objectif. Il ne s'agit évidemment pas de tomber dans le relativisme facile, en stipulant que l'histoire n'est qu'affaire de point de vue : un fait ne se déroule qu'une fois, d'une manière singulière et unique. [...]
[...] D'autre part, l'historien a conscience de la divergence d'opinions des auteurs des témoignages, lesquels peuvent se contredire, ce qui peut rendre encore plus difficile et incertain l'avènement d'une vérité d'un fait historique. Bachelard évoque ainsi l'importance que l'historien doit accorder au statut du témoin, à ses intérêts et à ses positions par rapport à l'évènement rapporté, ce qui implique par ailleurs un travail d'authentification des témoignages. L'historien opère un travail de recoupement afin de retrouver un discours cohérent appuyé par une majorité de témoignages. [...]
[...] On peut légitiment se demander si octroyer à l'histoire un caractère univoque n'est pas tant rendre raison de la vérité que se l'aliéner. Ainsi, on doit s'attacher à présent à considérer l'histoire en tant qu'elle s'attache à prendre en compte des interprétations qui peuvent être contradictoires pour faire advenir une vérité historique. Dans de nombreux faits historiques, notamment des guerres où des génocides, les témoignages des uns et des autres peuvent avoir beau se contredire, on peut tout de même s'interroger sur la pertinence du fait de donner raison aux uns plutôt qu'aux autres. [...]
[...] Dans ce sens, l'historien s'attacherait à chercher l'interprétation susceptible de correspondre au mieux à ce qui aurait pu se passer. On comprend donc que l'histoire ne peut se permettre de s'appuyer sur le premier témoignage venu pour rapporter un événement. En effet, la décision de l'historien d'accorder plus ou moins de crédit à un témoignage ne doit pas relever d'un choix motivé par ses intérêts personnels, elle doit être prise à l'issue d'un travail d'enquête, mené avec rigueur. Ainsi, face à la diversité des témoignages et des traces qui attestent d'un fait, l'historien se doit de trancher, de choisir parmi ces témoignages ceux qui semblent les plus acceptables, les plus vraisemblables. [...]
[...] L'histoire est-elle l'art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui correspond le mieux à la vérité ? Dissertation de philosophie : L'histoire est-elle l'art de choisir entre plusieurs mensonges celui qui correspond le mieux à la vérité ? Dans l'histoire relativement récente du XXe siècle, l'on trouve de nombreux exemples d'évènements historiques faisant l'objet de débat, plus ou moins légitime. Ainsi, certains individus contestent la réalité historique de la Shoah et l'existence d'une politique d'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, considérant que tout témoignage tendant à attester de cet état des faits est un mensonge. [...]
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