Lorsque le prophète de Thèbes prédit à son roi Laos qu'il serait tué par son fils et que celui-ci épouserait sa femme, le roi tente de contrer le destin en abandonnant son nouveau-né à une mort certaine. Mais un destin s'accomplit toujours, et le jeune Oedipe qui vient d'entendre la prophétie quitte ses parents adoptifs de peur de leur apporter le malheur promis. Il s'exile donc et va se réfugier à Thèbes en tuant son père, dont il ignore l'identité, sur le chemin (...)
[...] L'excuse du devoir de mémoire n'est donc pas à invoquer pour justifier l'enseignement de l'histoire. Par ailleurs, on peut aussi penser qu'enseigner l'histoire est nécessaire car cela permettrai ainsi aux hommes d'Etat de tirer des leçons du passé, de réitérer les succès et d'éviter les erreurs qui ont déjà été commises. Ainsi, les dirigeants pourraient se servir de l'histoire comme d'un exemple de ce qu'il faut faire ou ne pas faire et en tirer un enseignement. Cependant, cette raison d'enseigner l'histoire ne concerne qu'un nombre très réduit de personnes or le sujet ne concerne pas seulement ces quelques hommes politiques influents mais tous les hommes, tous les élèves. [...]
[...] Blanc Emilie Tl1 Faut-il enseigner l'histoire ? Lorsque le prophète de Thèbes prédit à son roi Laos qu'il serait tué par son fils et que celui-ci épouserait sa femme, le roi tente de contrer le destin en abandonnant son nouveau-né à une mort certaine. Mais un destin s'accomplit toujours, et le jeune Œdipe qui vient d'entendre la prophétie quitte ses parents adoptifs de peur de leur apporter le malheur promis. Il s'exile donc et va se réfugier à Thèbes en tuant son père, dont il ignore l'identité, sur le chemin. [...]
[...] Or cette façon d'enseigner l'histoire n'est pas celle appropriée car elle symbolise et peut mener à des incompréhensions voire des contresens. Ainsi, on a tous en tête les images de la révolution française qui montrent le peuple brandissant des faux et des bâtons et s'emparant de la Bastille. Or, la révolution française a surtout été menée par la bourgeoisie, l'image que nous avons tous en tête nous amène donc à une interprétation erronée de ce fait de l'histoire. Or un contresens ou même une imprécision lors de l'enseignement de l'histoire peuvent entraîner des conséquences importantes puisque sans la connaissance précise et exacte de tous les éléments, on ne peut comprendre un événement. [...]
[...] En effet, l'enseignement de l'histoire n'est-il pas là pour prendre du recul face à l'histoire, l'analyser et la comprendre ? Or le devoir de mémoire ne fait référence qu'à une mémoire traumatisée et implique la compassion, l'émotion et donc les sentiments. Lorsque l'on rouvre constamment les plaies du passé au nom du devoir de mémoire on ne peut ni se reconstruire ni aller de l'avant car seul l'oubli permet cette progression. Certes, les hommes ont, dans le passé, accompli des actes monstrueux envers d'autres hommes mais en garder le souvenir impérissable ne changera rien du tout et ne nous aidera absolument pas à faire progresser l'humanité. [...]
[...] Or, pour vivre, il est essentiel de faire la paix avec notre mémoire traumatisée et de l'oublier ensuite. Les avis divergent sur cette question de l'enseignement de l'histoire, certains sont pour et d'autres contre, et ils n'arriveront probablement jamais à se mettre totalement d'accord. L'histoire est enseignée depuis tellement longtemps que changer de façon de faire maintenant est très difficile car nous ignorons quelles seraient les conséquences engendrées par un arrêt de l'enseignement de l'histoire. C'est donc encore cette peur de l'inconnue, de la différence et du changement qui nous empêche pour l'instant de franchir le pas et de se décider à stopper l'enseignement de l'histoire. [...]
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