Nicolas Machiavel se présente comme un découvreur de la pensée politique et il cristallise ainsi à sa manière un certain nombre d'innovations dans ce domaine (modernité).
- Les interprétations les plus courantes à son sujet, sinon les plus pertinentes, se divisent en celles qui en font le héraut (officier d'armes) du machiavélisme pour qui la fin justifierait les moyens (par exemple Léo Strauss) tandis que d'autres en font un représentant éminent du courant du républicanisme (par exemple Jean-Jacques Rousseau).
- La modernité politique souffre d'une surcharge sémantique. Certains la considèrent comme le désenchantement du monde mais pour d'autres elle renvoie à la sortie du théologico-politique càd la séparation du juridique et du théologique.
- Sortir du théologico-politique, cela signifie que l'espace politique, la catégorie politique, est un espace soustrait à l'emprise du religieux càd un espace désintriqué, désenclavé du religieux. Un peu plus tard, on dira que c'est un espace désenchanté, sécularisé ou laïc (même si sécularisation ne signifie pas laïcisation) (...)
[...] Hobbes finit en disant «telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons notre paix et notre protection ( . ) le dépositaire de cette liberté est appelé souverain». - Autrement dit, on a une solution artificialiste au problème de la politique càd on est passé de quelque chose qu'est le droit de l'individu de se conserver lui-même à quelque chose qui semble le déposséder de tout, à savoir un pouvoir absolu qui inspire l'effroi. Le pouvoir absolu, l'Etat absolu, n'est, dans la construction, que l'instrument des sans pouvoirs. [...]
[...] =>Autrement dit, ils projettent dans l'état de nature la société qu'ils ont sous les yeux. - Rousseau partage avec tous ces auteurs la nécessité de remonter à l'état de nature mais en même temps il considère que les descriptions qui ont été faite de l'état de nature sont fausses. Et là vient ce passage dans lequel il propose d'écarter tous les faits : «mon sujet intéresse l'homme en général et je tacherai de prendre un langage qui touche à toutes les nations, [ . [...]
[...] Maintenant, avec Machiavel, on sait comment s'y prendre pour réussir dans la politique : on envoie un homme qui met fin à la répression puis on le tue mais au fond pourquoi faire ? En vue de quoi ? Politique et efficacité - On comprend pourquoi un auteur anti-moderne comme Strauss considère Machiavel comme le penseur de la première vague de la modernité, condamnable pour cette même raison puis on voit assez clairement que la politique est réduite à un problème technique. [...]
[...] L'homme est victime d'une sorte de figement dans la temporalité. - Nous ne sommes plus dans l'anthropologie des anciens qui considéraient que l'esclavage était naturel car pour la Boétie c'est la liberté qui est naturelle. L'esclavage n'est donc pas naturel mais est produit par la force et ne se maintient que par la lâcheté de l'homme (Rousseau). La Boétie se pose la question «Comment cette opiniâtre volonté de servir s'est enracinée si profond qu'on croirait que l'amour même de la liberté n'est pas si naturel». [...]
[...] Autrement dit, c'est la recherche d'une garantie et Hobbes décrit ce désir avec une sorte d'inquiétude pour la jouissance non seulement du présent mais aussi de l'avenir. - Dans ce même chapitre 11, Hobbes parle de la félicité, du bonheur et déclare qu'elle est «une continuelle marche en avant du désir d'un objet à l'autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second». Autrement dit, il s'agit, pour les être humains, de s'assurer en permanence la route de leurs désirs futurs et on peut penser que ce désir hobbésien a quelque chose d'angoissant par rapport aux temps à venir, devant l'avenir. [...]
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