Dans Sens et non-sens, sont recueillis différents articles dont "La Guerre a eu lieu". Dans La Guerre a eu lieu, il fait directement référence à la pièce de théâtre de Jean Giraudeau, La guerre de Troie n'aura pas lieu, elle-même référence à L'Iliade d'Homère. Autrement dit, il tient à mettre en exergue l'intervention de dieux dans les affaires humaines, l'idée de destin et que les hommes ne sont que des marionnettes et non pas des acteurs de l'Histoire.
Y a-t-il un sens (autrement dit une signification et une orientation) à l'Histoire qui nous dépasse ? Sommes-nous réellement des acteurs de l'Histoire ? Pouvons-nous changer le cours des choses ? Peut-on considérer l'homme comme individu et comme liberté, alors même qu'une fatalité semble s'abattre et modifier nos volontés ? (...)
[...] Mais pour Descartes, cela manifeste plus notre ignorance que l'infini de notre volonté ce qui ne nous conduit qu'a une impression de liberté. Cette indifférence qui fait que j'ai des choix possibles n'est pas un pouvoir mais un défaut : si j'étais véritablement libre, je saurais pourquoi je me détermine à faire des choses. La "liberté d'indifférence" est le plus bas degré de la liberté. Je ne désire pas une chose parce qu'elle est bonne mais c'est parce qu'elle est bonne que je la désire (chez Spinoza). [...]
[...] C'est véritablement notre façon de penser qui est affectée. Notre conscience est un produit de l'Histoire et c'est pour cela qu'il nous est important de la comprendre pour pouvoir aboutir à nos valeurs. [...]
[...] Cette opposition possible entre légalité et légitimité recouvre le problème d'un droit de résistance. Ainsi, la justice est un travail pénible et correspond aux "basses œuvres" dans la mesure où elle brise le rapport d'égalité entre les hommes et cela revient à "se salir les mains" que de devoir de faire la police ; cela nous place dans un rapport mesquin (en décalage avec le prestige du discours moral et celui de dire la loi) et l'on est amené à agir pour la sanction, la peine, et donc, à utiliser la contrainte. [...]
[...] Notre esprit n'est pas indépendant de la société dans laquelle nous vivons ni de son passé), il y a une nature conflictuelle (expression que l'on retrouve plutôt chez Engels que chez Marx) des relations humaines (mon ami, mon prochain, est d'abord celui qui me limite dans mes libertés. L'Autre, avant d'être mon ami, est d'abord un obstacle à moi-même ; ce conflit est donc très complexe). Autrement dit, il y a des lignes d'opposition dans les classes elles-mêmes. On retourne à une lecture de Marx qui peut apporter une lucidité vis-à-vis de l'Histoire : il n'y a pas deux Histoires, l'une théorique et l'autre empirique. [...]
[...] L'Histoire nous impose ses fonctions et rend de ce fait impossible la liberté individuelle. Merleau-Ponty fait aussi référence à Martel, un antisémite, nationaliste qui a été poussé au suicide lors de l'invasion allemande : malgré son adhésion aux convictions nazies, l'échec de l'armée française pour la Défense du pays l'a poussé au suicide, ce qui manifeste les contradictions d'un individu face à l'Histoire dans la mesure où ses opinions bien qu'indépendantes d'apparence, ne pouvaient l'être dans les faits. La liberté n'est pas en deçà du monde, mais en contact avec lui, elle ne se comprend pas par rapport au devenir de l'Histoire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture