Hegel, singularité de la parole, subjectivité, expérience de l'esprit, universalité de la pensée, intériorisation spirituelle, perception, aufhebung, rapport à la nature, langue écrite, La Phénoménologie de l'Esprit
La conception hégélienne de la parole fait de celle-ci une entité spirituelle vivante qui médiatise l'universalité de la pensée et la singularité de la subjectivité humaine en universalisant la particularité de l'expérience. La parole, phénomène proprement humain, rendu possible par la raison, le logos, revêt une dimension universelle, et ce du fait qu'elle est la manifestation la plus adéquate de la pensée dont elle n'est pas l'instrument, mais l'âme même. L'homme ne peut penser sans parler, que ce soit sous forme orale ou écrite.
[...] L'art de la parole. Les symboles parlent-ils ? Peut-on parler sans mots ? Parler, ou dire ? Dans tous les cas, il faut mobiliser le caractère dialectique de la pensée hégélienne pour disserter sur ce type de sujet. En effet, Hegel pense la parole d'une manière qui n'est pas unilatérale et qui permet de réunir des termes qui semblent opposés. Faire usage de Hegel en dissertation suppose donc de ne pas le caricaturer et de le repenser en en parlant. [...]
[...] C'est le développement écrit de la parole qui permet à l'homme de s'affranchir davantage de la naturalité de la parole. Le signe écrit parvient à se maintenir dans le temps, dans la mesure où il permet au mot sonore d'être retenu de manière plus abstraite, en donnant au son un caractère stable au moyen d'une graphie. Ainsi, Hegel fait l'éloge de la langue écrite qui parvient à s'abstraire de l'intuition sensible première des objets et critique les formes d'écriture qui, encore trop tributaires de la réalité sensible, imitent plus ou moins ce qu'elles désignent par leur signe. [...]
[...] Mais si l'art manifeste l'esprit de manière sensible, toute forme d'art n'est pas langage. Si la poésie parvient à être la parole de l'esprit, c'est encore sous la forme sensible de l'imagination. C'est pour Hegel la religion qui libère la parole absolue de tout rapport à la sensibilité et qui la hisse encore plus haut. Le contenu de la religion est en effet pour Hegel l'esprit absolu : il est impliqué essentiellement qu'elle soit révélée et, à la vérité, révélée par Dieu. (Enc, § 564). [...]
[...] C'est donc dans la parole du philosophe que s'accomplit l'esprit. Conclusion : faire parler la pensée La philosophie hégélienne se comprend ainsi comme une parole absolue, qui pense la totalité du réel et dit l'universel sous toutes ses formes. Elle est donc une tentative de faire parler l'universel, de faire parler les concepts, ceux-ci n'existant finalement que dans et par la parole du philosophe. La parole philosophique est une parole spéculative (de speculum, le miroir en latin) qui exprime le mouvement de la pensée, la médiation par laquelle l'universel s'accomplit dans la singularité des mots. [...]
[...] Le signe possède en effet un caractère abstrait, intellectuel qui témoigne du pouvoir d'abstraction et de détachement de l'esprit à l'égard de la réalité sensible d'où résulte l'universalité du langage. Le signe et une quelconque intuition immédiate, mais qui représente tout autre contenu que celui qu'elle a pour elle. (Enc, § 458) Il faut aussi distinguer le signe du symbole qui est un élément du langage qui n'est pas abstraitement détaché de ce à quoi il se rapporte. Mode d'emploi : La parole peut-elle dire la pensée ? Parler, est-ce penser ? Parler, est-ce un art ? [...]
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