Dès le premier paragraphe Hegel marque la spécificité de l'homme en insistant sur ce qui fait sa double existence, d'une part comme être naturel, d'autre part en tant qu'esprit, c'est-à-dire en tant qu'être susceptible de prendre conscience de lui-même. En effet, nous dit Hegel : "Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon" (...)
[...] Jankélévitch, Editions PUF, pp.21-22) Dès le premier paragraphe Hegel marque la spécificité de l'homme en insistant sur ce qui fait sa double existence, d'une part comme être naturel, d'autre part en tant qu'esprit, c'est-à-dire en tant qu'être susceptible de prendre conscience de lui-même. En effet, nous dit Hegel : Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon Par cette formule l'auteur veut ici montrer que ces choses adhèrent complètement au mode d'existence naturel, qu'elles sont incapables de prendre une distance par rapport à elles-mêmes et à leur environnement, elles sont complètement intégrées la nature et ne peuvent s'en détacher. [...]
[...] Ce désir il parvient à le satisfaire en changeant les choses extérieures, c'est-à-dire en marquant de son empreinte son environnement pour affirmer son existence, se prouver à lui-même qu'il existe en constatant son efficacité dans la transformation d'objets qui ne sont pas lui, qui lui sont étrangers. Ainsi, quand j'agis sur un objet extérieur pour le transformer, je perçois ensuite dans cette chose que j'ai modifiée une preuve de ma présence dans le monde, hors de moi il y a désormais présent ce qui auparavant était enfermé en moi, les choses extérieures sont ainsi marquées du sceau de mon intériorité dans lesquelles je ne retrouve que mes propres déterminations (mes désirs et mes volontés). [...]
[...] La conscience de soi qui permet à l'homme de se réaliser en tant qu'esprit ne semble pas, telle que Hegel nous la décrit, être donnée à l'homme sous une forme achevée et définitive, mais sous une forme qui doit se développer au cours de l'existence humaine dans la mesure où il est ici question d'une acquisition de la conscience de soi. Cette acquisition se réalise selon Hegel de deux manières, théoriquement et pratiquement. Que faut-il entendre ici par ces termes ? Tout d'abord il est bon de préciser que ces deux manières ne s'opposent pas et ne s'excluent pas, mais coexistent et se complètent en tout homme. Si la conscience de soi prend d'abord une forme théorique, elle ne se réalise pleinement que par l'activité pratique de l'homme qui lui donne toute sa consistance et sa véritable dimension. [...]
[...] L'homme se libère ainsi de sa dépendance à l'égard de la nature, il n'est plus une chose parmi les choses de la nature, un être soumis à des lois, des principes dont il n'aurait pas conscience. Au contraire ces lois et ces principes, il les utilise pour transformer le monde extérieur et lui donner un sens proprement humain. Par la conscience de soi s'ouvrant par l'action sur le monde extérieur l'homme devient un sujet libre, il n'obéit plus aveuglément aux lois de la nature, mais les utilise pour donner au monde une signification humaine, c'est-à-dire pour lui ôter son caractère étranger, non-humain. [...]
[...] Or l'expérience même de la pensée et de la vie consciente nous prouve tout le contraire. Il semble en effet que faire le vide en son esprit, c'est comme anéantir l'esprit. Et même Descartes, qui pose que tout est faux, que rien n'existe, présente en quelque sorte la conscience comme liée à autre chose qu'elle-même, ce dont elle doute quand elle conçoit, veut, imagine, sent, etc. La conscience ne se présente donc pas comme une réalité en soi, mais comme relation au monde, comme mouvement vers l'extérieur d'elle-même, vers les choses. [...]
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