La conscience est la marque même de l'homme. Elle est ce qui le distingue du règne animal et végétal car si ceux-ci sont, ils ne savent pas qu'ils sont ni ce qu'ils sont. Cette première analyse nous permet d'aborder la conscience en l'assimilant à un savoir. Mais, si la conscience est consciente d'elle même ainsi que du caractère singulier de l'individu dont elle est la conscience, d'où tire-t-elle ce savoir ? (...)
[...] Mais quel rapport l'homme entretient-il à sa conscience ? Si elle est une donnée présente en lui dès son origine, cela implique-t-il que le savoir dont elle est porteuse lui soit présent de façon nécessaire ? L'homme subit-il sa conscience ou bien est-il celui qui a le devoir d'actualiser sa conscience, c'est-à-dire qu'il ne dépendrait que de lui d'accéder à un savoir éclairé et précis de lui-même et de l'environnement dans lequel il évolue ? 2 - Acquisition théorique de la conscience de soi (Ligne 6 à 12) Que la conscience soit une faculté dont l'homme doit exploiter les potentialités, cela nous est clairement indiqué par Hegel lui-même lorsque celui-ci écrit que " cette conscience de soi, l'homme l'acquiert de deux manières Un contre-sens doit toutefois être ici évité : la conscience n'est pas en elle-même à acquérir. [...]
[...] Il lui ôte ainsi " son caractère farouchement étranger " et il peut jouir des choses car " il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité Le rapport que l'homme entretient donc au monde n'est pas autre que le rapport qu'il entretient à lui-même. Etre conscient de soi ou être conscient de ce dans quoi nous évoluons, se révèle être, au final, qu'une seule et même chose. Dans la conscience que je prends de ce qui est extérieur, c'est en fait une connaissance indirecte qui m'est proposée de moi-même. Toute forme de conscience renvoie donc le sujet à une prise de conscience de soi. Celui-ci ne peut donc s'oublier lui- même ou se perdre dans une pure extériorité. [...]
[...] Est-ce à dire pour autant qu'il se coupe ainsi radicalement des autres ? Telle ne semble pas être la pensé de Hegel. En effet, si c'est par une introspection que l'homme parvient à la connaissance de soi, celle-ci ne semble pas être suffisante pour garantir le sujet dans la connaissance à laquelle il peut parvenir de lui-même. En effet, Hegel rajoute que l'homme doit aussi prendre en compte " les données qu'il reçoit de l'extérieur Cela revient à dire que le jugement que les autres peuvent porter sur moi importe dans le savoir que j'acquiers de moi-même. [...]
[...] Nous sommes, par conséquent, inscrit dans un monde dont nous subissons les lois à la manière de n'importe quelle autre espèce nous sommes en effet soumis à la gravitation, à la maladies à la mort, aux besoins fondamentaux de notre corps ( boire, dormir, respirer, manger . Cependant, cette inscription dans une nature qui nous rend semblable à n'importe quelle autre espèce, et que nous ne pouvons objectivement pas nier, ne doit pour autant nous faire oublier ce qui nous en distingue radicalement. En cela, notre existence en soi, c'est-à-dire purement corporelle, n'a aucune réelle incidence sur la manière dont l'homme doit s'appréhender lui-même. En tant qu'homme, par essence un être pensant, c'est-à-dire un être conscient. [...]
[...] C'est pour rendre compte de cette idée qu'Hegel utilise l'exemple de l'enfant. En effet, l'enfant serait le premier à entamer une telle recherche pratique de lui-même en agissant sans cesse sur le monde pour mieux s'y voir et s'y découvrir : les " ronds " issus d'un " jet de pierres " ne peuvent que lui prouver sa capacité à domestiquer le torrent et à mesurer son propre pouvoir sur les choses. Son admiration envers les " ronds " n'est en fait que l'admiration qu'il porte envers la découverte de ses propres pouvoirs. [...]
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