Hans Jonas naît en 1903 à Mönchengladbach, dans la zone industrielle de la Ruhr. Il est issu d'un milieu aisé, celui de la grande bourgeoisie juive libérale. Son père est fabricant de textiles et patriote allemand. Les inclinaisons politiques du jeune Jonas vont vers un catholicisme ouvrier ; il veut travailler à l'avènement d'une démocratie ouvrière allemande non révolutionnaire. Plus tard, sous la pression des événements et poussé à choisir une orientation sioniste, ces inclinaisons se traduiront par un sionisme modéré, communautaire, exprimé par le socialisme des kibboutz. De lui-même, Jonas disait qu'il ...
[...] Il remet ainsi en question la conception d'un Dieu omnipotent, tout puissant. Qui, consentirait , de plein gré, au martyre de ses créatures innocentes? Hans Jonas s'efforce de se tenir en plus grande proximité de la contradiction effrayante entre l'idée d'un Dieu de bonté et le constat de l'horreur qu'Il laissa advenir, en proposant un mythe, librement élaboré. Pour des raisons inconnues, la source de l'être, ou la Divinité, a en effet voulu s'effacer entièrement afin que la réalité du monde soit, dans le temps et l'espace d'une immanence non troublée par l'ingérence de sa transcendance. [...]
[...] Le philosophe ne vise pas à détruire la foi de l'homme crédule en lui rappelant le silence outrageant de Dieu. Elle envisage, avec angoisse, quel concept de la divinité survit au désespoir. Ainsi, Dieu dut se retirer d'un point de l'espace primordial pour que l'altérité des créatures advienne. Tout dépendrait de l'initiative des actions humaines en-bas l'homme disposant de la liberté d'orienter sa propre personne et les mondes dans la direction qu'il désire . Dieu aurait besoin des créatures pour s'associer au monde. [...]
[...] Jonas aborde ici le problème de la théodicée: comment justifier Dieu pour prouver qu'il est innocent du mal du monde? La contradiction entre la bonté divine et le mal qui tranche à vif les plus humbles espoirs disparaît évidemment si Dieu n'existe pas, si hasard, nécessité et force aveugle d'être se partagent sans pitié la domination d'une terre qui est là, sans raison ni finalité. En croyant en Dieu, comment surmonter cette difficulté du mal ? Il semble nécessaire d'élaborer une nouvelle conception de Dieu. [...]
[...] PRÉSENTATION DU LIVRE DE HANS JONAS, Le concept de Dieu après Auschwitz * Hans Jonas Hans Jonas naît en 1903 à Mönchengladbach, dans la zone industrielle de la Ruhr. Il est issu d'un milieu aisé, celui de la grande bourgeoisie juive libérale. Son père est fabricant de textiles et patriote allemand. Les inclinaisons politiques du jeune Jonas vont vers un catholicisme ouvrier ; il veut travailler à l'avènement d'une démocratie ouvrière allemande non révolutionnaire. Plus tard, sous la pression des événements et poussé à choisir une orientation sioniste, ces inclinaisons se traduiront par un sionisme modéré, communautaire, exprimé par le socialisme des kibboutz. [...]
[...] Or, selon Hans Jonas, la bonté et l'intelligibilité ne peuvent être ôtées du concept de Dieu sans inconséquence. La première lui est indissociable et la seconde, dans le cas du judaïsme en tout cas, se déduit de l'idée de la Révélation. Les sages hébraïques attribuent souvent le mal à la liberté humaine. Après ce désastre des camps, nul n'aurait désormais le droit d'évoquer la main puissante de Dieu sans trembler de sa propre indignité en songeant aux innombrables victimes qui périrent dans le silence divin, livrées sans défense à l'ignominie des bourreaux. [...]
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