Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, "glorification théorique" du travail, esclaves
Dans les sociétés occidentales actuelles, le travail semble omnipotent : il permet à la fois de gagner sa vie, de s'assurer une place en société et de réaliser une vocation. Pourtant, il n'en reste pas moins contraignant, dévalorisant dans la plupart des cas, et bien souvent exécuté par nécessité plus que par envie, ce qui nous renvoie au rang d'animaux.
Nous étudions un texte de Hannah Arendt, extrait de Condition de l'Homme moderne (1958), ayant pour thème le travail. Elle y soutient la thèse complexe que le travail, originellement avilissant, doit actuellement être maintenu par l'Homme (bien qu'il ait les moyens de s'en libérer).
[...] Mais dans les conditions actuelles, il semble que ça ne doive pas être fait. En effet, la société actuelle a oublié les raisons "pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté". C'est "une société de travailleurs".L'automatisation, "c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail", c'est à dire privée de son identité, de sa raison d'être. Grâce à l'automatisation, nous avons à présent les moyens de nous libérer du travail, ce qui était l'objectif dans l'antiquité. Mais entretemps, le travail a changé de statut. [...]
[...] DEVELOPPEMENT Hannah Arendt commence par exposer certains faits : d'ici peu de temps, l'automatisation permettra aux Hommes de se libérer du travail. En effet, d'après elle, le travail est pour l'Homme "son fardeau le plus ancien et le plus naturel", "l'asservissement à la nécessité", une "peine". Le désir d'en être délivré est "aussi vieux que l'Histoire". Dans l'antiquité, en être affranchi était l'un des "privilèges les plus solidement établis de la minorité". Le travail est donc avilissant, déshumanisant, et donc le propre des Hommes inferieurs (esclaves). [...]
[...] Nous étudions un texte de Hannah Arendt, extrait de Condition de l'Homme moderne (1958), ayant pour thème le travail. Elle y soutient la thèse complexe que le travail, originellement avilissant, doit actuellement être maintenu par l'Homme (bien qu'il ait les moyens de s'en libérer). D'aprés son origine latine, le travail est synonyme de peine. Il est le propre de l'Homme infèrieur, contrairement à l'aristocrate qui lui n'a pas besoin de travailler. Mais à l'époque moderne, le travail est revalorisé. Il permet à chaque Homme d'améliorer sa nature première et devient une activité émancipatrice. [...]
[...] A partir de l'époque moderne, la définition du travail évolue. Il n'est plus considéré comme déshumanisant mais au contraire valorisant. A cette époque, apparait la "glorification théorique" du travail (comme le dit Hannah Arendt de façon vaguement méprisante). Travailler devient condition d'insertion dans une société devenue "une société de travailleurs", y compris pour "les présidents, les rois, les premiers ministres". En ce sens, le travail est égalitaire. A l'époque moderne, le travail devient donc humanisant. Il est socialement valorisé et devient une norme, une valeur commune. [...]
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