Dissertation avec plan dialectique qui prend appui sur les textes philosophiques de Descartes, Platon, Kant et Spinoza. Elle traite de la raison : qu'est-ce que la raison, cette faculté dont dispose l'homme, et qui le différencie des animaux ? Pourquoi cette haine, cette aversion, ce rejet de la raison puisque l'homme est, par nature, un sujet raisonnable ?
[...] Et comment, dans cette perspective, serait-il possible de penser la haine de la raison que comme une dégénérescence de l'être humain ? On éprouve en effet quelque difficulté à concevoir qu'une pareille attitude puisse être le fait d'un sujet raisonnable. Aussi s'agira t-il, tout au long de ce devoir, de mettre en évidence les raisons précises qui poussent les hommes à renoncer à l'exercice de la raison. Pour tenter de dégager des causes objectives de cette aversion à l'égard de la raison, il conviendra ainsi de s'intéresser aux différentes formes que peut prendre cette haine de la raison. [...]
[...] Gorgias se présente ainsi comme un maître de rhétorique itinérant, passant de ville en ville pour délivrer aux jeunes gens ambitieux les moyens de la réussite politique. La rhétorique de Polos et Calliclès apparaît donc comme l'arme suprême pour agir à sa guise dans la société et fait de son détenteur l'équivalent d'un tyran tout puissant. Si les personnages du Gorgias perçoivent la rhétorique comme un procédé bénéfique, pour Platon, cet art de bien parler, d'exploiter des moyens d'expression et de persuasion n'est qu'une doctrine néfaste, rejetant toute morale, un discours flattant l'auditoire et agissant sur l'âme par la séduction. [...]
[...] Qu'est-ce qui, en effet, susciterait un refus aussi violent de la raison par l'homme ? Où peut donc se trouver l'origine de cette haine de la raison qui surprend tant elle paraît déraisonnable au plus haut point ? Bien que cela puisse sembler aberrant, on pourrait toutefois expliquer l'origine de ce comportement de manière légitime : par peur de la mort, l'angoisse de vivre, en période d'inquiétude et de malheur, l'être humain se trouve alors en mesure de croire en quelque chose qui le dépasse, et qu'il considère comme pouvant lui apporter un certain réconfort. [...]
[...] PARTIE II Platon, qui dénonce sous le nom de misologie ce rejet possible du rationnel, en décrit les conditions d'émergence dans le Phédon : ayant admis un raisonnement comme vrai sans s'y connaître en raisonnement, un peu plus tard, on le juge faux, [ ] on refuse d'en découvrir la cause chez soi- même et dans sa propre incompétence et finalement, on trouve agréable d'en rejeter loin de soi la responsabilité, en l'attribuant aux raisonnements N'est-il pas ainsi entièrement légitime de concevoir, comme l'illustre parfaitement Platon, l'origine de la misologie par l'incompétence ? En effet, le parler-vrai, l'exercice de la raison ne nécessite t-il pas un véritable apprentissage ? Si l'homme est par nature doué de raison, sa capacité à établir une argumentation logique est elle, le fruit d'un apprentissage. Sans une formation préalable, la pensée est ainsi vouée à errer de contradiction en contradiction et pour éviter ce refus de la raison, il faut éduquer cette raison. [...]
[...] La raison est le propre de l'homme : la raison humaine appartient en effet à l'homme, non pas seulement à tous les hommes, mais à tout homme possible. Commune à tous les hommes, il convient donc de considérer la raison humaine comme une structure stable, solide qui peut être perçue comme la puissance de vérité en l'homme, une faculté de l'esprit humain qui garantit que notre pensée est, ou peut être vraie. En effet, celle-ci donne à l'homme une capacité à former des idées, à comprendre les enchaînements des faits, la liaison des vérités de manière logique, d'élaborer un raisonnement c'est-à-dire un enchaînement d'énoncés s'articulant selon des liens nécessaires et d'après des règles logiques. [...]
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