Marc Aurèle est né à Rome en 121, sous le nom de Marcus Annius Verus ; il tient son nom de Aurèle Antonin le Pieux qui l'adopta. En 138, Antonin succède à Hadrien et, un an après, Marcus est élevé à la dignité de César ; en 145, il épouse Faustina, la fille d'Antonin, dont il aura treize enfants.
À la mort d'Antonin, en 161, il devient empereur de Rome. Il a trente-neuf ans. Il mourra le 17 mars 180. Son règne fut tourmenté de part en part, catastrophes naturelles (inondations du Tibre en 161 ; tremblements de terre de Cyzique en 165 et de Smyrne en 178 ; épidémie de peste ramenée par l'armée après la campagne contre les Parthes en 166), difficultés militaires et politiques, soucis et deuils familiaux.
Le philosophe n'est pas dans l'Antiquité un théoricien, un commentateur, mais quelqu'un qui vit en philosophe : « Mange comme un homme, bois comme un homme, habille-toi, marie-toi, aie des enfants, mène une vie de citoyen [...] Montre-nous cela, pour que nous sachions si tu as appris véritablement quelque chose des philosophes » . La philosophie ne consiste pas dans l'habileté dialectique ou la beauté du langage, mais dans la manière dont on la vit quotidiennement (...)
[...] Ainsi, d'une part, précise Marc Aurèle, cet événement s'est produit pour toi spécialement, a été ordonné était en rapport avec toi, entretissé avec toi par les causes les plus anciennes. Et d'autre part, ce qui t'était ainsi ordonné conditionnait la bonne marche et l'existence de l'univers[20]. Pessimisme ? On a souvent taxé Marc Aurèle de pessimisme ; or, il s'agit toujours pour lui de s'astreindre à décrire la réalité physique en tant que tel. Ce n'est pas céder à l'horreur du vile, mais saisir objectivement les choses afin de ne pas laisser nos jugements prendre le pas sur ce qui est effectivement. [...]
[...] D'ailleurs, elles ne savent rien sur elles- mêmes et n'affirment rien au sujet d'elles-mêmes. C'est donc bien l'homme qui affirme quelque chose et assentit ou non ; libre à lui d'affirmer ce qui est, tout simplement, la réalité physique, ou d'introduire subrepticement dans cette affirmation ce qu'il contient en lui de préjugés, de conventions, de crainte ou tout autre jugement subjectif. Il n'y a de mal que moral, c'est-à-dire qui dépend de nous, de notre choix, de notre jugement, de notre liberté ; le reste est indifférent et n'est en rien un mal ou un bien. [...]
[...] Tout ce que produisent tes saisons, ô Nature, est fruit pour moi. De toi viennent toutes choses, en toi sont toutes choses, vers toi viennent toutes choses Nietzsche reprend en un sens ce thème stoïcien lorsqu'il parle de l'amor fati, expression cependant nulle part attestée chez les stoïciens[14]. Dans Ecce Homo, Pourquoi je suis si avisé 10, il dit en effet qu'il faut aimer l'inéluctable. Toutefois, alors que Nietzsche lie l'amour du Destin au mythe de l'Eternel Retour, chez Marc Aurèle, comme d'ailleurs chez Épictète, le consentement aimant à l'événement qui vient à notre rencontre n'est pas lié à la doctrine stoïcienne du Retour éternel, qui affirme que le monde se répète éternellement, parce que le Feu rationnel qui se déploie dans le monde est soumis à un mouvement perpétuel de diastoles et de systoles, engendrant par leur succession une suite de période toutes identiques, pendant lesquelles les mêmes événements se répètent de manière totalement identique. [...]
[...] Des principes généraux Seul ce qui dépend de nous peut être bien ou mal et Notre jugement et notre assentiment dépendent de nous il résulte qu'il ne peut y avoir de mal et de trouble que dans notre propre jugement, donc dans la manière dont nous nous représentons les choses et que l'homme est l'auteur de son propre trouble. Tout est donc affaire de jugement. L'intellect est indépendant du corps, et les choses ne viennent pas en nous pour nous troubler. [...]
[...] Les prétendus maux (mort, perte de richesse, injures) n'en sont pas. Cette transmutation ne s'effectue que grâce à une opération intellectuelle et éthique qui consiste à s'examiner dans un dialogue avec soi-même ou un autre. Le bien moral est donc la valeur absolue découvert par la raison. La vie morale est donc affaire de jugement. La tradition physique et matérialiste héraclitéenne : l'univers est en perpétuelle transformation, son élément originel est le feu et il est ordonné par un logos, selon lequel les événement s'enchaînent d'une manière nécessaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture