L'habitude est une manière d'être ou d'agir acquise par la répétition. On distingue les habitudes qui résultent de l'intention de bien faire de celles qui sont simplement l'effet d'un enchaînement aveugle de causes. Dans ce dernier cas, l'habitude se traduit par notre soumission à un déterminisme extérieur et s'identifie au vice comme mouvement chronique, alors que, dans l'autre cas, elle est l'expression vertueuse de notre liberté et de notre puissance.
La liberté représente, d'après l'Opinion, le fait de « jouir sans entraves ». Mais, dans ce cas, le désir envahit la raison et c'est justement à ce moment que l'on n'est plus libre ; l'absence de limites (« hybris » en grec) traduit la démesure. La mesure, elle, est le résultat d'une réflexion. On est ici du côté de l'esprit, et la liberté se situe de ce côté.
[...] Au contraire, ces habitudes peuvent être le reflet de notre choix, de notre libre arbitre. Le dressage du corps par la culture et par l'esprit est un argument très fort en faveur de cette position. De plus, l'habitude peut également être considérée comme le produit d'un apprentissage, d'un exercice qui nous permet d'accomplir des gestes quotidiens sans avoir à y penser à chaque fois. De ce point de vue, on peut dire que l'habitude libère l'esprit pour des pensées plus importantes. [...]
[...] L'habitude semble donc avoir des effets contradictoires, ôtant ou rendant la liberté. Le problème est de déterminer de quelle façon on peut prendre les habitudes (choisies volontairement) et non laisser les habitudes nous prendre (mécanismes). Les habitudes qui entravent notre liberté ce sont les coutumes et les traditions. Celles-ci résultent d'un pur mécanisme et nous rendent esclaves. La coutume se caractérise par la raideur. Un homme qui a des préjugés manifeste une obstination furieuse dès lors qu'on lui sollicite une action nouvelle. [...]
[...] L'habitude est-elle une entrave à la liberté ? L'habitude est une manière d'être ou d'agir acquise par la répétition. On distingue les habitudes qui résultent de l'intention de bien faire de celles qui sont simplement l'effet d'un enchaînement aveugle de causes. Dans ce dernier cas, l'habitude se traduit par notre soumission à un déterminisme extérieur et s'identifie au vice comme mouvement chronique, alors que, dans l'autre cas, elle est l'expression vertueuse de notre liberté et de notre puissance. La liberté représente, d'après l'Opinion, le fait de jouir sans entraves Mais, dans ce cas, le désir envahit la raison et c'est justement à ce moment que l'on n'est plus libre ; l'absence de limites hybris en grec) traduit la démesure. [...]
[...] Un danseur apprend à utiliser les muscles nécessaires à un certain mouvement. Pour ce mouvement-là, il n'utilise que ces muscles précis. Ce mouvement est uniquement l'expression de sa volonté et de son choix (sa liberté). En le faisant, il ne risque pas d'effectuer d'autres mouvements qui ne sont pas liés à celui-ci. Son corps est alors manié par la raison et par la volonté. Pour arriver à cet état, il faut entraîner le corps dans ce sens, le ramener à être capable de faire exactement ce que l'on veut. [...]
[...] La routine s'installe alors et l'habitude prise n'a plus d'intérêt. Finalement, l'Homme a le choix entre s'abandonner à la coutume ou se conduire en prenant des habitudes, manifestations de sa volonté. Ces habitudes doivent néanmoins être constamment innovantes et originales afin de permettre également le divertissement. La véritable entrave n'est donc pas l'habitude, sinon la finitude, qui est la qualité d'être mortel et désirant. Bibliographie indicative - La philosophie de la liberté : Cours de philosophie morale fait à Lausanne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture