Les situations de la vie courante nous placent souvent face à des choix, des idées que l'on porte sur ces situations, qui nous opposent la plupart du temps à d'autres groupes d'individus. Ces idées, la plupart du temps non fondées, n'ont pas fait au préalable l'objet d'une réflexion personnelle. Ainsi, nos prises de position face à ces situations nous opposent régulièrement de manière subjective. Ces idées, pensées, choix ou positions non réfléchies sont les préjugés, qui font alors partie intégrante de notre vie. Il est souvent question dans notre environnement du lutter contre les préjugés, ce que s'exercent à faire tout individu qui prône la réflexion personnelle et le jugement étudié d'une situation, tel que les philosophes. On peut cependant se demander si les préjugés peuvent être combattus et si l'on peut faire la guerre aux préjugés. Rien n'empêche, en effet, la volonté de lutter contre les idées préconçues dans le but de valoriser la réflexion personnelle au profit d'un jugement plus objectif et surtout plus réfléchi. Mais l'affrontement des préjugés, sans véritable témoin, engendre une lutte sans fin ; cette absence de fin peut signifier une infinité temporelle mais aussi une absence d'objectif : la guerre contre le jugement alors subjectif, aurait-elle un dénouement ? Et surtout, aurait-elle alors un véritable but, une finalité ?
[...] La guerre contre les préjugés, que l'on pourrait assimiler au devoir du philosophe, apparaît donc bien difficile à cause de la résistance des hommes au changement. De plus, l'allégorie de la caverne de Platon nous permet d'opposer un autre problème au devoir du philosophe : la peur de la nouveauté que peut représenter la vérité pour l'homme. En effet, l'homme même détourné de ses préjugés, aura du mal au début à accepter la réalité et la vérité telle qu'elle est et aura tendance à retourner s'enfermer dans les idées reçues et les préjugés. [...]
[...] En ce sens, la lutte contre les préjugés à une fin. Cependant, si la guerre contre les préjugés à une finalité, peut-on réellement l'atteindre, ce qui signifierait mettre fin aux préjugés ? La polysémie du terme fin nous emmène, après s'être interrogé sur l'objectif d'une guerre contre les préjugés, à nous demander si cette lutte peut prendre fin, c'est-à-dire si la guerre contre les préjugés possède une issue, un dénouement, et quelles sont les conditions nécessaires à l'achèvement de cette lutte. [...]
[...] De plus, chaque société étant liée à une culture particulière, l'irréflexion imposée par ma société, favorisant ses valeurs en dénigrant celles des autres cultures (c'est l'ethnocentrisme) pousserait des individus de cultures différentes à s'opposer et à combattre des valeurs et des idées auxquelles nous n'avons pas nous-mêmes réfléchi. Au même titre que la culture, la religion force à accepter des idées sans y avoir préalablement réfléchi. C'est notamment la raison pour laquelle des discriminations existent entre groupes de cultures ou de religions différentes, par exemple entre Européens et Asiatiques ou entre catholiques et musulmans. [...]
[...] En ce sens la guerre contre les préjugés (le devoir du philosophe) ne se terminera jamais, du moins à l'échelle de l'humanité. Idéalement, la guerre contre les préjugés ne se terminera que lorsque l'homme prenant conscience de la nécessité de chercher par lui-même se mettra au service de la recherche de la vérité. Le philosophe peut mener une lutte contre les préjugés en permettant à certains d'atteindre la vérité, le réel, mais ne pas permettre à l'humanité toute entière de s'en libérer dans les conditions de vie actuelles. [...]
[...] Et surtout, aurait-elle alors un véritable but, une finalité ? Afin de savoir si la guerre contre toute forme de préjugé a réellement une finalité, nous allons nous demander d'où viennent les préjugés, et s'ils peuvent alors être combattus dans quelque mesure qu'il soit. Il convient tout d'abord de définir la notion de préjugé Ce dernier désigne généralement une opinion, souvent commune, qui n'a pas été vérifiée : le préjugé peut alors prendre la forme d'une rumeur ou d'une croyance, mais il résulte toujours d'un jugement anticipé et non fondé. [...]
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