Si le rejet de la guerre semble unanime, la volonté de lui donner un sens paraît tout aussi consensuelle. Cette volonté s'appuie clairement sur l'idée que toutes les guerres ne se valent pas, et qu'il doit donc exister des critères permettant de fonder des distinctions entre les différents types de conflits. Cependant, ces distinctions peuvent-elles être appréhendées à partir de la notion de justice ? Alors que les travaux de Clausewitz ont prouvé que la guerre appartient au champ politique, n'est-il pas paradoxal de légitimer la guerre à partir de considérations empruntées à la morale ?
[...] La guerre est juste à partir du moment où il y a une proportionnalité entre le coût et le gain. On passe d'une justice abstraite à une justice réelle (principe de check and balance) Comment résoudre le problème quand deux Etats opposés revendiquent tous deux le principe de la guerre juste ? Vittoria propose l'instauration d'un tribunal arbitral indépendant qui décidera lequel des deux belligérants mène la guerre juste = c'est une brèche dans la justice abstraite, une possibilité d'être soumis à un jugement. [...]
[...] Par ce principe, il dit que la guerre est un moyen de révéler la grandeur de la nation. Il veut insister sur la grandeur de l'Allemagne, donc il faut montrer que la grandeur de l'esprit allemand a permis de mener des combats glorieux. Hegel a été marqué par la pensée de Fichte. L'homme doit être distingué de l'animal, il s'est progressivement détaché de son animalité et acquiert son humanité. Or, les animaux combattent par nécessité. Pour s'éloigner le plus rapidement de notre condition d'animal, il suffit de mener la guerre, d'attaquer sans besoin. [...]
[...] Schmitt dans La notion de politique. Sa thèse repose sur l'idée que la volonté de faire triompher les droits de l'homme à l'échelle internationale est une tentative de moralisation autodestructrice de la politique. Pour lui, le concept d'humanité est un instrument idéologique particulièrement utile il favorise l'hypocrisie d'un pacifisme juridique imposant des guerres justes, ce qui permet au final à un Etat donné affrontant un adversaire d'accaparer un concept universel en s'identifiant à lui. Ainsi, paradoxalement, la politique des droits de l'homme va aboutir à un interventionnisme généralisé et permettre un nouvel essor des guerres dotées d'une qualité morale, alors même qu'on a déjà abordé la dangerosité d'un tel processus. [...]
[...] La politique a un caractère polémique et la guerre a un caractère politique. Dans Politique, Aristote indique qu' il faut évidemment poser que toutes les dispositions prises en vue de la guerre ont du bon : non pas toutefois comme fin ultime de tout mais comme des moyens en vue de cette fin Cette fin c'est le bonheur dans la cité, principe qui doit guider une bonne politique. Pour Aristote, la guerre est donc un moyen politique permettant d'établir ou de rétablir la paix. [...]
[...] Mais de nos jours l'humanité est dans la peur constante d'une guerre dans un bon nombre de zones chaudes à travers le monde. L'approche réaliste de l'Islam reconnaît la guerre comme une voie légitime et justifiable pour la restauration de la justice, la liberté et la paix. La guerre n'est pas un objectif dans l'Islam. C'est un recours en cas de circonstances exceptionnelles quand toutes les mesures engagées ont échoué. L'Islam est une religion de paix. Les salutations quotidiennes sont "paix", le mot "mouslim" signifie paix. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture