Naissance de l'esthétique et critique du goût

Résumé du document

Certains auteurs tentent d'acclimater les idées du passé avec ce thème du goût. Shaftesbury peut ainsi repenser le lien ancien de la vertu et de la beauté sous la forme d'un rapport originaire du sens moral et du goût pour le beau. Dans le domaine français, J-P. de Crousaz soutient dans son Traité du beau (1715) que le beau n'est pas seulement un sentiment mais la manifestation sensible du vrai et du bon. La beauté permet de distinguer le vrai. Cette réflexion esthétique est encore largement mêlée de métaphysique et de religion (...)

Extraits

[...] Cette réflexion esthétique est encore largement mêlée de métaphysique et de religion. Pour dʼautres, la réflexion sʼengage dans une voie nouvelle enquêter sur ce qui est dans lʼobjet. Dans De la norme du goût (1757), Hume début par un long constat de lʼinfinie variété des goûts = puisque le goût est entièrement le fait du sens interne autant dʼappréciations et de sentiments différents. On devrait donc conclure à lʼimpossibilité dʼune norme du goût mais Hume conclut au contraire à la possibilité de cette norme. [...]

[...] Les raisons sont les obstructions (autorité, préjugé, jalousie ) et le manque de culture. Ainsi, la norme du goût est celui dont les sentiments ne reposes pas sur de mauvaises raisons celui qui a un sens fort, uni à un sentiment délicat, amélioré par la pratique, rendu parfait par la comparaison et clarifié de tout préjugé). Critère du goût = critère objectif de la capacité esthétique. La question se déplace vers la compétence critique. Burke ajoute que le goût a des principes fixes et que lʼimagination est affectée par des lois invariables et certaines. [...]

[...] FICHE : Naissance de lʼesthétique : lʼesthétique comme critique du goût Lʼinvention du goût. La notion de goût est au centre des écrits du XVIIIème. Ce terme dans son usage métaphorique apparaît en 1647 sous la plume de Baltasar Gracian. Il devient catégorie esthétique quand la beauté cesse dʼêtre pensée comme la manifestation sensible de la perfection il sʼoccupe alors des fonctions dʼinstance critique abandonnées par la raison. Le goût se perçoit par une sorte de sixième sens qui ne se prononce quʼen présence de lʼobjet. [...]