De la rhétorique : Gorgias la définit d'abord comme un art qui a pour objet les discours (spécifiquement politiques) pour élaborer un éloge de cet art disposant d'un pouvoir universel et persuader mieux que l'expert (le médecin). Or c'est une persuasion de croyance et non d'enseignement, l'orateur s'adresse à des gens aussi ignorants que lui, et on peut user injustement de cet art (...)
[...] Le désir est comme un tonneau sans fond qu'on épuiserait à tenter de remplir. Le désir n'est jamais satisfait. Le tyran n'obtient jamais ce qu'il désire car plus il possède, plus il désir. On se trouve alors comme dépossédé de tout ce qu'on a par le désir de tout ce qu'on n'a pas. L'âme est ainsi rendue lourde par son propre inaccomplissement. En outre l'argument contre la polymorphie du désir est celui de la gale : s'il a du plaisir à se gratter, faut-il pour autant désirer d'avoir la gale ? [...]
[...] L'un garde le troupeau et le protège du loup qui lui cherche à le dépecer. En ce sens, le sophiste apparaît bien comme la figure du prédateur traquant autrui par sa rhétorique, son arme de chasse. La conception des sophistes : On peut résumer l'ensemble de la vision du monde des sophistes en une unique phrase qui n'est pas énoncée dans Gorgias mais dans le Théétète au fragment B1, Protagoras énonce que L'homme est la mesure de toute chose Il s'agit d'abord de la légitimation théorique d'un dévoiement du logos qui justifierait à la fois l'inflation des discours, la perte de toute idée d'un lien avec un être-un, et la conception démocratique, où la vérité se partage à l'égal du discours. [...]
[...] Protagoras peut vouloir dire que l'humain peut fonder des valeurs, capable de mesure. [...]
[...] Il n'y a de bien pour soi que ce qui est juste. Polos invoque l'exemple du bonheur dans le crime par l'histoire du tyran Archélaos. Socrate y répond en montrant qu'en soi la richesse est une bonne chose, mais une âme injuste, qui n'est pas ordonnée, pas constituée de la meilleure façon possible, retournera ça contre elle-même en la constituant en tant que fin. Définitions de deux genres de vie : Socrate définit la vertu dans la maîtrise de soi, caractéristique du sage alors que Calliclès considère la supériorité dans l'intempérance, en tant que force physique et intellectuelle qui permettent d'assouvir les passions : la vertu naît de la satisfaction des passions les plus fortes, instaurant une stabilité contrairement à l'état de nature de Hobbes où les forts sont rapidement destitués par des nouveaux. [...]
[...] Platon oppose le philosophe qui élabore un logos de vérité dans le temps libre du loisir (skholè), aux orateurs et rhéteurs, asservis à la tyrannie des horloges qui décomptent le temps des plaidoiries, ignorants de l'essence réelle du logos. Leur caractère étranger leur concède cette vision de commerçant venu vendre leur marchandise Ainsi le loup et le philosophe peuvent être comparés au chien et au loup, comme ils le sont dans le Sophiste en 231a. Ils paraissent semblables au premier abord : ils ne produisent rien et parviennent à leur fin par leur persuasion. [...]
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