Y-a-t-il un âge pour philosopher ? Est-ce puéril de vouloir philosopher ? Telle est la question que se pose Platon au travers du personnage de Calliclès dans le discours du Gorgias. Dans l'extrait du Gorgias que nous avons à étudier, Calliclès répond de façon catégorique à la question qui nous intéresse : « Quand je vois un homme déjà vieux qui philosophe encore et ne renonce pas à cette étude, je tiens, Socrate, qu'il mérite le fouet ». Nous tâcherons donc de dégager l'intérêt philosophique du texte de Platon en procédant à son étude ordonnée
[...] Voulant à tout prix démontrer qu'il détient la vérité, il fait preuve d'illogisme. Tout son raisonnement est en fait construit sur un sophisme. Nous pouvons en effet résumer ainsi son argumentation : les hommes qui philosophent sont tout comme ceux qui balbutient, ceux qui balbutient sont ridicules, les philosophes sont donc ridicules. Calliclès ne démontre rien. Platon veut au travers de ce discours nous montrer paradoxalement à quel point la philosophie joue un rôle bénéfique chez celui qui la pratique. On retrouve au travers du personnage de Calliclès toute l'ironie socratique. [...]
[...] Calliclès porte de nouveau un jugement violent et très catégorique sur le philosophe. Il dit de lui qu' il se condamne à n'être plus un homme La première chose que l'on remarque dans cette accusation est que le verbe condamner est employé avec un pronom réfléchi. Ce n'est donc pas les autres qui punissent le philosophe d'après Calliclès, mais bien le philosophe lui-même. La condamnation est très sévère et nous devons pour la comprendre nous intéresser d'abord à la notion d'homme Un homme est un être vivant, qui se distingue des autres animaux par un langage articulé et par un cerveau particulièrement développé, doué de la pensée abstraite. [...]
[...] La haine que Calliclès voue aux philosophes nous laisse penser que celui-ci est un sophiste c'est à dire l'opposé de Socrate. Un sophiste se sert en effet de la parole comme instrument pour se faire une place dans la société et nous en avons là la parfaite illustration. L'art de la rhétorique, voilà ce que prône Calliclès. Il lui importe peu qu'un homme soit doué s'il n'utilise pas la belle parole pour mettre en avant ses idées au sein de la société. [...]
[...] Gorgias. Platon De nos jours il n'y a plus d'âge pour rien : les enfants voient très tôt des films pour adultes, les adultes lisent des livres pour enfants (comme Harry Potter) et regardent des dessins animés. Les jeunes désirent à tout prix grandir tandis que les adultes cherchent par tous les moyens à rajeunir. Nous remarquons donc qu'il n'y a plus de réelles frontières entre le monde des enfants et celui des adultes. Y-a-t-il un âge pour philosopher ? [...]
[...] Le choix des mots n'est là encore pas innocent. Le terme de servilité est marquant surtout lorsque nous regardons à quoi il s'apparente : si j'entends un bambin causer avec netteté [ . ] j'y vois quelque chose de servile L'enfant en voulant imiter l'homme adulte, fait donc, d'après Calliclès, preuve d'une basse soumission. Il semble nous montrer qu'il y a un âge pour chaque chose et que vouloir brûler les étapes peut être nocif me blesse l'oreille Calliclès renverse ensuite l'exemple pour nous montrer encore une fois que chacun doit rester à sa place. [...]
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