La thèse de Girard est que le religieux a pour fonction de protéger les sociétés de la violence en la régulant. La religion serait un mécanisme de protection contre la violence.
Si cette thèse est vraie, alors la violence constituerait pour les sociétés humaines un problème fondamental (sinon le religieux ne serait pas universel). Quelles raisons nous poussent à le croire ? Des raisons d'ordre empirique (factuel) et théorique (...)
[...] Le bouc émissaire est souvent un monstre, sur le plan moral ou physique. Certains rituels les appelaient d'ailleurs monstres sacrés Dans les cas où le bouc émissaire ne se distingue pas physiquement ou moralement, il se distingue par le fait qu'il n'appartient pas complètement à la société. Soit il est un animal, auquel cas cela ne pose pas de problème, soit, s'il est humain, il est choisi parmi les prisonniers de guerre, les esclaves, les enfants et les adolescents non mariés, les handicapés, les déchets de la société. [...]
[...] Réflexion des meurtriers À un deuxième niveau, les meurtriers font la réflexion suivante : lorsque la victime étant vivante, il y avait crise; après qu'elle soit morte, ce fut la paix; donc la victime est responsable de la violence et, grâce à son sacrifice, elle est aussi responsable du retour de la paix. C'est, selon Girard, la naissance même des dieux. À un troisième niveau et pour éviter de nouvelles crises, la société la répétera. on répétera le désordre, la victime sera sacrifiée/tuée et son expulsion rétablira la paix. C'est l'institution du sacrifice. [...]
[...] Des raisons d'ordre empirique (factuel) et théorique Des preuves de l'importance de la violence Preuves d'ordre empirique (factuel) Preuves indirectes : Importance de la violence dans les sociétés animales L'éthologie (l'étude des comportements animaux) nous montre que les conflits et les meurtres chez les primates déterminent la structure sociale des groupes. Au-delà d'un certain seuil de violence , les groupes se séparent. En extrapolant, on applique ce témoignage aux sociétés humaines. Preuves directes : Importance de la violence dans les sociétés humaines L'anthropologie physique nous montre que le taux d'homicides (meurtres) dans les sociétés traditionnelles est de 10 à 100 fois plus élevé que dans les cités américaines. Or, les sociétés peuvent-elles survivre à n'importe quel niveau de violence? Selon Girard, non. [...]
[...] Nous n'accédons à l'événement fondateur qu'au terme d'un va-et-vient entre des documents toujours énigmatiques et qui constituent à la fois le milieu où la théorie s'élabore et le lieu de sa vérification Girard met ici en relief le fait qu'une observation directe n'est possible qui viendrait justifier la théorie qu'il présente. Sa méthode est comparative. Elle consiste à accumuler des indices provenant de diverses sources (littéraires, rituelles, architecturales, politiques, sociales, etc.). La valeur de la théorie est mesurée à sa valeur explicative et à sa simplicité : Réussit-elle à expliquer un grand nombre de pratiques, de faits, de croyances jusque là incomprises? Réussit-elle à le faire simplement? 2. [...]
[...] La répétition du sacrifice est, selon Girard, à l'origine des dieux, car on associée à des divinités (au sacré), le pouvoir de contrôler la violence. Cet épisode est rejoué dans les fêtes populaires. On projette notre intention de vengeance dans un individu. Pour que ce mécanisme fonctionne, il doit être invisible à ceux qui le pratiquent. René Girard, La violence et le sacré, Paris, Albin Michel p Ibid. p. 11. [...]
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