Bruno mena une vie de errant entre 1576 et 1592, qui s'acheva dans les cachots de l'Inquisition vénitienne puis romaine. Il fut condamné à mort, puis brûlé vif le 17 février 1600, comme « hérétique impénitent, opiniâtre et obstiné ».
Auteur maudit au 17ème, B. fut redécouvert par Huygens, Leibniz, Bayle et Diderot. Mais il fallut attendre la fin du 18ème, pour que son oeuvre suscite un véritable intérêt chez des philosophes comme Jacobi, Schelling et Hegel (...)
[...] de Cues hantée de néo-platonisme et l'œuvre astronomique de Copernic. Copernic fut fortement critiqué (par un Luther, un Calvin ou un Melanchthon) ; selon B., Aristote a détruit les bases solides de la science au temps des Chaldéens et des pythagoriciens. B. retient de Copernic son héliocentrisme, qui renverse le géocentrisme et le géostatisme d'Aristote/Ptolémée. Il retient aussi le principe de la relativité optique qu'il trouvait chez N. de Cues ; surtout, la réduction de l'apparence géocentrique au moyen du mouvement de la Terre ; son ordonnancement global du système solaire (à condition de faire abstraction des épicycles) suivant la hiérarchie : Soleil, planètes, satellites. [...]
[...] approfondi dans le De Immenso et innumerabilibus où il relate une expérience perceptive de son enfance (De Immenso, trad. Fiorentino, livre III, chap. p. 313-320 : souvenir de B. du mont Cicala, près de Nola, qui était apparu à ses yeux d'enfant comme le bout du monde). L'horizon semble enclore dans son confinement circulaire le monde perçu, et pourtant chacun de nos déplacements franchit cette limite illusoire qui n'a donc pas d'existence propre ou absolue. Il n'y a pas d'horizon en soi, mais toujours pour un observateur : c'est en quelque sorte le corrélat de la limitation des sens. [...]
[...] La cosmologie infinitiste de Giordano Bruno (1548-1600) Bruno mena une vie de errant entre 1576 et 1592, qui s'acheva dans les cachots de l'Inquisition vénitienne puis romaine. Il fut condamné à mort, puis brûlé vif le 17 février 1600, comme hérétique impénitent, opiniâtre et obstiné Auteur maudit au 17ème , B. fut redécouvert par Huygens, Leibniz, Bayle et Diderot. Mais il fallut attendre la fin du 18ème, pour que son œuvre suscite un véritable intérêt chez des philosophes comme Jacobi, Schelling et Hegel. [...]
[...] laisse la place libre pour une science nouvelle qu'il ne pourra néanmoins pas fonder (Koyré, Etudes galiléenne, p. 181). On peut dire en fait que B. a construit le cadre cosmologique à l'intérieur duquel la science nouvelle pourra se développer, ce qui est quelque chose de plus et d'autre que de laisser purement et simplement la place libre Après B., le XVIIe siècle est passé tacitement, dans la plupart des cas, du côté de l'infinitisme sur le plan cosmologique. Là est peut-être la victoire silencieuse de la nolana filosofia. [...]
[...] que l'idée d'un espace infini soit en quelque sorte comme l'aboutissement de cette progression illimitée de la pensée ou de l'imagination qui réitèrerait indéfiniment son interrogation sur l'au-delà de la limite. L'effort de la pensée discursive brunienne lui permet de vérifier son intuition. Il y a une intuition infinitiste qui ne saurait s'expliquer discursivement dans une démonstration en forme. B. a l'intuition d'un univers infini en acte, et c'est sur le fond (ou fondement) de cet infini extensif que se détache l'expérience de l'horizon. Le franchissement de la limite ne fait que révéler l'infini extensif qui le précède ontologiquement et logiquement. B. [...]
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