Aujourd'hui, les relations intergénérationnelles soulèvent de nombreuses d'interrogations et suscitent de nouveaux débats, le plus souvent liés aux mutations démographiques et aux enjeux qui en découlent. Ces mutations démographiques s'illustrent par la baisse de la fécondité, le vieillissement de la population et les transformations des structures familiales, en terme d'augmentation de nombre de divorces, de montée de la monoparentalité ou des familles recomposées, etc. La topographie des liens familiaux a considérablement cru en complexité.
Il est donc judicieux de s'interroger sur les enjeux de cette modernisation des relations familiales. Ainsi dans la première partie nous verrons les relations filiales dans les sociétés anciennes et ensuite nous verrons le lien filial dans la société moderne.
Bâtisseurs de mythes grecs touchaient sans aucun doute à une vérité éternelle lorsqu'ils exposaient les conflits inhérents aux relations entre pères et fils. Innombrables sont les récits qui évoquent les rivalités entre le fils et les pères. Rubens dans son tableau Saturne dévorant un de ses fils a illustré un épisode fameux de la mythologie antique : Saturne dévore ses enfants pour empêcher la réalisation d'une prophétie, selon laquelle il sera renversé par sa propre descendance.
Sophocle nous raconte une autre tragédie antique d'Oedipe, qui a été cloué sur un mont et abandonné à la mort par son père Laïos. Ces deux exemples nous montrent que le père antique a un pouvoir et son autorité est toute puissante. Cette dernière s'exprime dans le droit de vie et de mort exercé par le père sur ses enfants dans de nombreux sociétés anciennes.
Les religions juive et chrétienne reposent sur le sacrifice de fils, illustrés de façon récurrente dans la peinture du Moyen Age. De nombreux artistes dont le Caravage en 1603 ont représenté dans le sacrifice d'Isaac, le fils inespéré accordé par Dieu à Abraham. Dieu demande la vie d'Isaac pour éprouver la foi du patriarche (...)
[...] TARTUFFE, L'AVARE, LE BOURGEOIS GENTILHOMME en sont quelques exemples. On voit donc que la relation père-fils est très complexe. Les pères cherchent souvent à faire de leurs enfants les héritiers de leur culture, au sens le plus large du terme. Or l'épanouissement des descendants passe souvent par un éloignement du modèle parental. Au XXe siècle l'autorité parentale reste encore la base de la relation familiale. L'œuvre de Kafka Lettre au père est aussi associée à la figure écrasante du père castrateur c'est-à-dire figure paternelle autoritaire. [...]
[...] L'enquête menée par Christian BAUDELOT montre elle aussi qu'une bonne entente et la solidarité perdurent dans les familles même en temps de crise. C'est la famille qui met au point les stratégies éducatives et les codes éthiques pour les jeunes générations. Les biens passent des grands-parents aux petits enfants sous forme de dons, prêts, coups de main. Le passage d'une conjoncture de croissance à une période de récession dominée par le chômage et le sous-emploi n'a rien altéré de la confiance et de la solidarité que se portent mutuellement enfants, parents et grands-parents. [...]
[...] Pendant cette période, il forme sa personnalité et son adaptation à la société. L'enfant, pour se développer, doit d'abord s'identifier à ses parents pour ensuite les remettre en cause et les voir non plus comme des idéaux, mais comme des êtres humaines avec leurs défauts et leurs qualités. Et se détachant d'eux, l'enfant s'affirme. On a l'habitude de donner à ce stade d'évolution de l'individu le nom de crise d'adolescence. Cette crise se caractérise par la transgression des modèles et des normes en vigueur dans le monde des adultes et particulièrement de celles incarnées ou revendiquées par les parents ou les enseignants. [...]
[...] Ces deux exemples nous montrent que le père antique a un pouvoir et son autorité est toute puissante. Cette dernière s'exprime dans le droit de vie et de mort exercé par le père sur ses enfants dans de nombreux sociétés anciennes. Les religions juive et chrétienne reposent sur le sacrifice de fils, illustrés de façon récurrente dans la peinture du Moyen Age. De nombreux artistes dont le Caravage en 1603 ont représenté dans le sacrifice d'Isaac, le fils inespéré accordé par Dieu à Abraham. [...]
[...] Ce conflit se résout généralement une fois passée la crise. Devenu adultes, les individus éprouvent des sentiments de reconnaissance et de solidarité, qui dépassent les divergences du paradigme des générations. Et tout fils pleurant sa mère disparue y retrouvera les reproches qu'il s'adresse à lui-même lorsqu'il pense à telle circonstance où il s'est monté ingrat, indifférents ou incompréhensif. Comme c'est le cas d'Albert Cohen dans le livre de ma mère. [...]
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