Le sens de la citation de Gaston Bachelard « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit ses besoins en connaissance » ne semble pas évident à la première lecture… De quoi veut-il parler quand il mentionne l'opinion ? Comment l'opinion pourrait « traduire ses besoins en connaissance » ? Dans le sens ordinaire, l'opinion correspond à un jugement porté sur un sujet, qui ne relève certes pas d'une connaissance rationnelle, mais cela suffit-il pour dire que l'opinion ne pense pas ?
[...] Doit-on ensuite associer l'opinion à la croyance ? Non pas la croyance religieuse, mais à la croyance dans le sens de ce que la personne pense être vrai. Ces deux termes semblent être comparables dans le sens où l'un comme l'autre ils se donnent l'apparence, parfois abusive, d'un savoir certain alors que les fondements de ces jugements restent souvent fragiles. L'opinion pourrait alors en ce sens ressembler à une croyance et la critique de Bachelard pourrait sûrement s'adapter aux croyances. [...]
[...] Bachelard dit l'opinion traduit ses besoins en connaissance Mais qu'entend-il exactement par traduire ? L'opinion traduit-elle ses besoins dans le sens où elle les prend pour des connaissances ou alors le mot traduit est ici utilisé comme transformer ? C'est-à-dire que ce dont l'homme à besoin, comme avoir besoin de se rassurer ou ressentir le besoin d'avoir un avis, l'opinion le transforme en connaissance. Le sens qui semble être celui qu'utilise Bachelard paraît être le deuxième. En effet, on imagine difficilement d'appeler un besoin connaissance. [...]
[...] Il dénigre le fait que l'opinion ne soit pas fondée sur un savoir fiable et l'oppose ainsi à la connaissance issue de l'étude. Il attaque ainsi la philosophie empirique et défend l'épistémologie, mot venant du grec épistémè science et logos discours c'est-à-dire défendant un point de vue prônant la théorie de la connaissance. [...]
[...] Par le biais de l'étude des sciences par exemple. Le savoir avéré semble donc s'opposer à l'opinion dans la formule de Bachelard. Le savoir penserait bien et l'opinion mal Pour Bachelard, l'action de penser devrait exclusivement porter sur ce qui a été prouvé, démontré, ce qui est indéniable. Mais sachant que tout système de pensée peut s'effondrer, ou du moins être complété, à la suite de nouvelles découvertes comme celles de Galilée ou encore de Newton, la citation de Bachelard ne paraît-elle pas un peu excessive ? [...]
[...] D'après Bachelard, traduire ses besoins en connaissance ne correspond pas à penser, ou si cela correspond, c'est penser, mais mal. On se pose alors la question de ce qu'est la bonne façon de penser ? Cette bonne façon semble se trouver dans la connaissance, mais la connaissance acquise par le savoir et la réflexion et non pas par la traduction de besoins cette fois- ci. On peut alors tenter de distinguer la mauvaise façon de penser qui semble plus reposer sur les sentiments et les volontés et la bonne façon de penser qui semble être infiniment plus rigoureuse et tangible. [...]
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