Traditionnellement on considère l'expression "gagner sa vie" comme le fait de réussir professionnellement et financièrement. L'homme ne travaille pas pour le plaisir, mais pour "gagner sa vie ". De ce fait, le travail est une activité toujours contrainte et contrite. Mais, en plus du salaire, le travail permet à l'homme de se réaliser et de s'épanouir. Quant à l'expression de « gagner sa vie », elle pose comme principal problème la valeur même que l'on attribue à la vie.
On peut à la fois comprendre le fait que la vie se mérite, que ce n'est alors pas un acquis, mais quelque chose qui se gagne s'obtient, selon un certain prix ; de fait, on doit alors considérer la vie comme ayant un prix, ce qui tend à en faire une ... marchandise. Il faut s'interroger sur le mot de gagner, la vie est elle le lot d'une grande loterie, gagner signifie être le vainqueur, mais demandons-nous le vainqueur de quoi, qui est le maitre du jeu dans ce sens ?
[...] On pense aujourd'hui que travailler, c'est pouvoir se débrouiller tout seul. S'il est question de gain ou peut-être de perte à propos du travail, ce ne sera pas dans le même sens que pour le jeu. Que je gagne ou que je perde en jouant, l'enjeu est déterminé par ma seule volonté ; en revanche, en travaillant, l'enjeu, c'est ma vie. Ainsi, en travaillant, je gagne ma vie dans le sens où au quotidien, le travail répond aux problèmes biologiques et matériels que la vie me pose et m'impose de résoudre : me nourrir, me loger, me vêtir . [...]
[...] Celui qui parie que Dieu n'est pas compte, au contraire, sur ce néant: mais que lui arrivera-t-il s'il se trompe et si son âme subsiste après sa mort? Il aura perdu, par sa faute, un bonheur infini, et cette perte sera déjà pour lui un immense malheur. Pour eux, la vie ne s'arrête pas avec la mort du corps ; elle se prolonge avec la vie de l'âme. C'est la vie heureuse de l'âme qu'il s'agit de mériter. Pascal ne s'adresse pas à un croyant, mais à un libertin, c.-à-d. à un homme qui ne fait confiance qu'en sa liberté de pensée. [...]
[...] L'éternité divine serait l'échappatoire à la cité terrestre. Partie 3 : gagner sa vie, c'est la rejoindre au lieu de s'en détourner Un voyageur gagne sa destination quand il se dirige vers elle, quand il prend la route pour y parvenir, quand, enfin, il atteint le terme de son voyage. La vie est un voyage dans lequel nous sommes embarqués malgré nous. Soit nous refusons de la voir et nous regardons passer sans y adhérer, en spectateurs passifs, et nous serons étonnés à son terme de ne pas l'avoir vraiment vécu ; Sénèque a dit certains ont cessé de vivre avant de commencer Pour Paul Valéry la vie ne présente aucune finalité : si la vie avait un but, elle ne serait plus la vie Il faudrait donc trouver un sens à sa vie. [...]
[...] Gagner sa vie revient donc à la retrouver grâce à l'invention de normes. Conclusion On a donc vu dans la première partie que gagner sa vie dans sa forme littérale signifie pourvoir à ses besoins grâce au travail, puis dans la seconde partie nous avons vu que pour certaines personnes (surtout pour la religion chrétienne), gagner sa vie signifie mériter la vie éternelle, enfin dans la dernière partie nous en avons déduit que gagner sa vie ne consiste pas à gagner une victoire ou un lot obtenus auprès d'un autre (la nature ou Dieu pour les chrétiens), en effet gagner sa vie reviendrait surtout à faire de sa vie un cadeau pour soi même comme Camus et Sartre ont pu le penser. [...]
[...] Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse. On comprend donc qu'il faut vouloir accéder au surhomme pour pouvoir créer une œuvre, on ne peut pas laisser passer notre vie sans rien faire. Pour camus, l'homme absurde ne suit que sa raison, il ne fait pas confiance aux prophètes qui annoncent une lumière venant de l'au-delà du monde. Pour lui, il faut donc faire du problème sa solution, à savoir maintenir ouverte la confrontation de l'esprit et du monde, et ne pas chercher à résoudre l'absurde. [...]
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