"Le travail c'est la santé, rien faire c'est la conserver", chante avec humour Henri Salvador. Le travail, dont l'étymologie latine "tripallium" désigne un instrument de torture à trois fourches, constitue souvent l'objet de critiques au motif qu'il demande à celui qui l'effectue des efforts considérables.
[...] Le travail constitue donc au contraire un temps qui permet l'émergence du temps libre. B. Le travail comme réalisation gratuite de soi Cette expression du sujet au travers d'une activité de production distingue donc le travail des autres activités. Loin de constituer un mal nécessaire auquel il faudrait consentir pour accéder à la sécurité et à l'aisance matérielle, le travail vaut également par lui-même. En ce sens, il constitue une tâche infinie, au sens où au moment où je travaille, j'existe comme sujet libre et conscient d'agir pour ma perpétuation. [...]
[...] Enfin, nous nous demanderons ce que le travail, au-delà de son activité de production d'un surplus, permet à l'individu de gagner. I. Le travail permet en tant que transaction d'échanger de son temps contre de quoi vivre : "gagner sa vie" A. En travaillant, je donne de mon temps dans le but d'obtenir de quoi satisfaire mes besoins Dans un premier temps donc, le travail permet aux individus d'échanger de leur temps contre de quoi vivre, c'est d'ailleurs le sens commun de l'expression "gagner sa vie". [...]
[...] Il est par lui-même le moment de l'expression du moi. En ce sens, le travail vaut création - ou récréation - du monde dans lequel j'existe. Conclusion : Ainsi, bien qu'il représente à première vue un coût personnel important pour celui qui l'effectue, le travail permet non seulement de gagner de quoi vivre, au sens matériel du terme, mais il constitue aussi une activité de réalisation de soi. A condition qu'il ne se mue pas en activité aliénante, le travail permet aussi d'exprimer mon humanité par la production d'un surplus que je me donne à moi-même. [...]
[...] Ces derniers en effet ne s'engagent pas dans une démarche de production d'un surplus dont ils pourraient jouir ensuite. En cela, les animaux ne travaillent pas, ils ont des activités d'autosuffisance. C'est la raison pour laquelle le travail, en tant qu'activité à laquelle l'homme se dédie avec pour projet de jouir ensuite du résultat constitue un marqueur propre à l'humanité. C'est ce mécanisme qui sépare le temps d'activité du résultat lui-même qui distingue le travail d'une simple activité. L'homme est en mesure de construire un projet et d'attendre un résultat du temps qu'il investit. [...]
[...] L'homme devient alors l'accessoire de la machine pour réaliser la part de travail que cette machine ne peut pas réaliser seule. En faisant de l'individu une annexe de la production, le travail se mue alors en une activité dégradante car elle ne réserve aucune place à l'humanité du sujet. Dans cette perspective, le travail ne s'oppose plus au temps libre mais se rapproche d'une autre forme d'activité : l'esclavage. Transition : Le travail comme activité permettant de gagner de quoi vivre ne vaut donc que dans la mesure où les sacrifices qu'il demande sont compensés par un gain supérieur. [...]
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