art, limites, limites de l'art, Bergson, Grèce antique, Platon, Lévi-Strauss, anthropologie
« En art point de frontière. ». Cette phrase d'Hugo, extraite de Tas de pierres, illustre une spécificité, apparente au moins, de l'art : la liberté de l'exercer sans limites. Art sans limite, c'est-à-dire sans limites normative, ou même intellectuelle. Dans ce cadre, l'art peut tout, et l'art doit tout faire, parce qu'il semble que c'est par cette liberté qu'il est vraiment lui-même. Les seules limites seraient alors celles matérielles, les outils que l'artiste peut utiliser, ceux-là dépendant du monde « réel ». L'art se perçoit d'un côté comme une ouverture sur l'imaginaire et sur la création : on peut faire avec l'art tout ce qui est impossible dans le monde réel, d'un autre côté, l'artiste parle par l'oeuvre à l'humain, et lui fait, comme dit Bergson, éprouver ce qu'il ne saurait lui faire comprendre.
[...] Peut-on dire d'un acte qu'il est contre-nature ? L'humain se distingue-t-il du reste de la nature ? Est-il un animal comme les autres, où l'on peut lui attribuer une nature, ou est-il différent, au sens que l'on ne pourrait pas lui attribuer de nature propre, mais uniquement le concevoir par ses actes propres, et l'ensemble de ses actes sous le prisme de son organisation, sa culture. D'un côté, si l'homme a une nature propre, quelque chose qu'il est immuablement et par naissance, et que sa liberté lui permet, il peut accomplir un acte proprement contre-nature. [...]
[...] L'art est une fuite du monde en tant qu'il sert à la représentation d'un monde suprasensible. L'art, une compréhension particulière du monde, et inverse d'une fuite Bergson, La pensée et le mouvant, l'artiste est celui qui voit mieux les choses, parce qu'il les voit sans le voile des préjugés et des constructions intellectuelles. L'art repose sur l'intuition, mais cette intuition est intuition de quelque : une œuvre présente une chose dans ce qu'elle a d'indéfinissable, mais tout de même de vrai, d'appartenant au monde. [...]
[...] Peut-on dire d'un acte qu'il est contre-nature ? « En art point de frontière. ». Cette phrase d'Hugo extraite de Tas de pierres, illustre une spécificité, apparente au moins, de l'art : la liberté de l'exercer sans limites. Art sans limite, c'est-à-dire sans limites normative, ou même intellectuelle. Dans ce cadre, l'art peut tout, et l'art doit tout faire, parce qu'il semble que c'est par cette liberté qu'il est vraiment lui-même. Les seules limites seraient alors celles matérielles, les outils que l'artiste peut utiliser, ceux-là dépendant du monde « réel ». [...]
[...] On pourrait penser que ces invariants quasi-universel justifient l'existence d'une nature humaine : hors ce serait un sophisme, puisque l'argument s'invalide de lui-même. En effet, l'invariant anthropologique est un invariant puisqu'empiriquement il ne varie pas, c'est-à-dire qu'on ne peut pas, à l'échelle culturelle, aller contre lui, pour des raisons de conservation civilisationnelle et biologique. De plus, cela restant analysable uniquement sous le prisme de la culture (la nature profonde humaine est insondable), on ne pourrait donner un jugement normatif sur un acte allant contre ces invariants. [...]
[...] Dans ce cas-là, l'homme fait des actes contre-nature dès qu'il se dénature en érigeant la propriété. L'argument fonctionnaliste (radicalisation scientifique d'une pensée comme celle de Rousseau) : l'homme a des propriétés de survie, comme celle de la reproduction, et ne doit pas aller contre elles (conception de l'évolution comme norme). Il peut alors exister toute forme d'acte contre-nature, c'est-à-dire allant contre l'évolution humaine. On ne peut pas dire que l'homme puisse accomplir un acte contre-nature, puisqu'il n'a pas de nature définitive et normative. Ce que l'on nomme contre-nature est une différence de culture. [...]
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