La situation de la prison en France

Résumé du document

Depuis plusieurs mois, les prisons françaises sont mises au banc des accusés, certaines situations ayant même été qualifié es de « traitements inhumains et dégradants » par le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT). Pour autant, la création des prisons constitua un progrès dans le système de la sanction, qui auparavant se résumait souvent à des supplices corporels et à l'élimination pure et simple (encore que la prison, dans certains pays, reste un lieu de sévices ou même l'antichambre de la mort). La prison a répondu à travers les siècles à des objectifs différents (...)

Extraits

[...] Le rapport Warsmann d'avril 2003 prône une systématisation du bracelet électronique pour purger les trois derniers mois d'incarcération dans le cas de courtes peines. Le garde des sceaux a annoncé la diffusion de bracelets fin 2005 (contre 433 disponibles début 2003). Le coût de ce dispositif est limité, estimé à 21 par jour, trois fois moins que le coût d'une journée de détention. La prison, malgré les critiques, ne connaît aujourd'hui pas de système alternatif viable et sûr pour protéger la société des individus jugés dangereux ou violents. [...]

[...] La loi a déjà dégagé 1,75 d'autorisations de programme, mais il sera largement fait appel aux entreprises privées dans le cadre de partenariats publics-privés. La loi de finances pour 2003 réserve 90 à la construction des centres fermés à la rénovation des quartiers pour mineurs en prison, et 141 au lancement de la première tranche des constructions nouvelles dans le cadre du plan PerbenBédier. L'administration pénitentiaire prévoit de recruter agents dans les 5 ans à venir, correspondant pour 1/3 à des créations de postes, et pour 2/3 à la relève des départs à la retraite de ces embauches concerneront des surveillants des travailleurs sociaux et des personnels administratifs et techniques. [...]

[...] Le travail comme outil de future réinsertion et d'occupation des détenus est mis en lumière dans le rapport du sénateur Loridant en juin 2002. Il dénonce l'insuffisance des postes de travail (seul un détenu sur 2 peut en bénéficier autres devraient être créés pour répondre aux besoins) et la mauvaise rémunération de tâches abrutissantes (la rémunération varie de 100 à mais avec une moyenne très faible de 160 de laquelle sont déduits certains éléments comme le prélèvement pour remboursement aux parties civiles, le prélèvement pour constitution d'un pécule de sortie, les frais d'entretien, le tout pouvant atteindre du revenu initial.). [...]

[...] Le système philadelphien est choisi en France dès 1841. Les prisons sont construites sur le modèle de Bentham, basé sur un schéma circulaire, qui sera d'ailleurs également choisi en 1968 pour Fleury-Mérogis. En 1811, Napoléon transfère le coût et la propriété des prisons aux départements, mais les difficultés financières de ceux-ci conduisent à la création de prisons poubelles provoquant la prise en charge par l'État en 1855. En 1875, une loi renforce les conditions de solitudes carcérales, pour éviter la promiscuité des détenus et le risque de récidive. [...]

[...] Le gouvernement a sollicité un rapport au psychiatre Terra, qui sera remis prochainement au ministre de la justice. M. Terra y déplore le silence sur les actions sanitaires pour prévenir le suicide et le risque accru pesant sur les détenus placés en quartier disciplinaire. Il prône une meilleure formation du personnel au repérage du risque suicidaire et au dialogue avec les détenus à risque. Les prisons ont été par ailleurs touchées par le débat sur l'enfermement des malades et des personnes en fin de vie. [...]