Dans La Volonté de savoir, Foucault rompt avec la tradition qui identifie le pouvoir à l'Etat. Il déplace le pouvoir chez les individus et le définit plutôt comme un ensemble de rapports de force dans une société donnée. Le pouvoir chez Foucault désigne l'ensemble des relations stratégiques visant à agir sur les actions des autres, à diriger et à modifier leurs conduites, à structurer leur champ d'actions possibles. Contre le cadre juridique des théories de la souveraineté, Foucault fait valoir une nouvelle conception du pouvoir dans une acception plus positive : pas de loi à appliquer mais des objectifs à atteindre, pas d'interdiction qui réprime mais une tactique qui oriente, pas de souveraineté unique et centrale mais une multitude mobile de relations de pouvoir (...)
[...] PHILOSOPHIE GÉNÉRALE FICHE DE LECTURE La volonté de savoir : doit de mort et pouvoir sur la vie Michel FOUCAULT Michel Foucault est né le 15 octobre 1926 à Poitiers, dans une famille de la grande bourgeoisie de province. Il a suivi les cours des bons pères où il a comme maître le Père de Broglie auquel il restera très attaché. En 1954 paraît son premier livre, Malade mentale et personnalité dont le titre deviendra plus tard Maladie mentale et psychologie. [...]
[...] Le bio-pouvoir naît ainsi sous la plume de Foucault dans un contexte de plus en plus en prise avec l'assujettissement des corps et le contrôle des populations. Pour Foucault, ce bio-pouvoir est un élément indispensable du développement du capitalisme3 dans la mesure où il a été assuré par l'insertion contrôlée des corps dans l'appareil productif doublé d'un ajustement des phénomènes de population aux processus économiques. De fait, ce bio-pouvoir a engendré aussi une ségrégation et une hiérarchisation sociale dans la mesure où tout corps ne déploie pas la même force de travail. [...]
[...] Foucault insiste sur le tournant opéré au XVIIème siècle qui a vu l'entrée de la vie dans l'histoire, dans le champs des techniques politiques Cet accès au savoir (autre mot clé de l'ouvrage), ce sursaut opéré dans la prise de conscience de la place du corps comme élément essentiel du pouvoir place l'homme moderne [comme] un animal dans la politique duquel sa 1 On trouve cela exprimé au même moment, différemment, par Deleuze et Guattari. Or, ce que les uns et les autres postulent c'est que le corps est l'enjeu objet et sujet du pouvoir ; d'où l'importance que Foucault attache aux stratégies disciplinaires Donc tout est question de tactique : il n'y a pas en ce sens de stratégie, mais uniquement des tactiques du pouvoir, qui agissent, se diffusent par capillarité (associant à la classique dimension verticale l'horizontalité) A vrai dire, à le suivre, il en est même un préalable, en ce qu'il d'une part assure le dressage des corps nécessaires et la mise en œuvre des valeurs qui en ont assuré le succès (face à la morale aristocratique, notamment, en détournant l'énergie psychique sexuelle de la violence ostentatoire, vers le travail je commente à peine Foucault., en disant cela). [...]
[...] Le corps n'est pas uniquement passif : de même qu'il est complice du pouvoir qui s'exerce sur lui, ou plutôt qu'il contribue à faire s'exercer, il est également un lieu de résistance au pouvoir. Le cas type est celui de la sexualité : le dressage disciplinaire a rabattu le sexe sur le génital ; résister c'est alors le sexe - 3 - Après avoir démontré combien la sexualité et le discours attenant étaient centraux dans les relations de pouvoir, Foucault s'intéresse au fondement de la sexualité : le sexe. [...]
[...] Il résume cette idée dans la phrase : le sexe est accès à la fois à la vie du corps et à la vie de l'espèce Foucault développe ensuite les quatre grandes lignes d'attaque qui ont servi de base de la politique du sexe : - la sexualisation de l'enfant - l'hystérisation des femmes - le contrôle des naissances - la psychatrisation des perversions De façon générale, le sexe étant à la jonction du corps et de la population, il devient un objet central dans la mesure où le pouvoir s'organise autour de la vie. Comme l'était le sang a une certaine époque, aujourd'hui, la sexualité définit le fonctionnement des sociétés, le pouvoir s'adressant aujourd'hui au corps comme étant la cible centrale des politiques. Loin d'y avoir été réprimé dans nos sociétés contemporaines, la sexualité y est au contraire en permanence suscitée. [...]
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