Bêtise, Madame Bovary, satire sociale, laideur muette, référence animale, amour lyrique, ridicule des actions
Flaubert est un grand romancier du XIXe siècle, qui connaît son premier succès avec Madame Bovary, publié en 1857 après cinq ans de travail d'écriture, et l'acquittement de son procès pour outrage à la morale publique. Ce roman a pour sujet la bêtise et la médiocrité, qu'il montre à travers sa vision de l'homme et du monde, dans sa dimension grotesque et dérisoire. La bêtise, même si elle est le fait de tous les personnages, se concentre surtout sur Emma Bovary, Charles Bovary, et Homais. Flaubert critique en effet les excès de cette bourgeoisie ridicule qui engendre malheur et bêtise, et qui dépouille l'homme de toute vie personnelle. Celui-ci ne fait, en effet, que reproduire bêtement les façons d'être, de penser, et de ressentir de l'époque. Nous pouvons donc nous demander en quoi la bêtise est-elle mise au service de la satire sociale que Flaubert fait apparaître dans Madame Bovary.
[...] De plus, il a certes du savoir, mais du faux savoir. En effet, il manque totalement de perspicacité, notamment lorsqu'il croit que Justin est amoureux de Félicité, donc en ce qui concerne les rapports amoureux, mais également même dans son domaine. Ainsi, il attribue le malaise d'Emma aux abricots et, lorsque a ingurgité l'arsenic dans la dernière partie du roman, Homais, pourtant pharmacien, propose de faire analyser le poison plutôt que de lui faire rendre, ce qui aurait été plus logique. [...]
[...] La deuxième déception en ce qui le concerne la mènera directement au suicide, quand il refuse de lui prêter les 3000 francs dont elle a besoin pour rembourser M. Lheureux. Cependant, Charles aussi est nourri de fausses illusions. En effet, Emma apparaît parfaite à ses yeux, car il est détenteur d'un amour aveugle et simple. Il prête à sa femme toutes les qualités du monde et lui sacrifie tout, croyant réellement la rendre heureuse. Ainsi, c'est pour elle qu'il déménage à Yonville, alors qu'il se plaisait là où ils habitaient. [...]
[...] Ainsi, l'auteur nous fait donc part de la sa vision critique des mœurs de province de son époque. Son œuvre, roman de la médiocrité, a d'ailleurs beaucoup influencé les auteurs contemporains, et notamment dans un premier temps, son premier disciple, Guy de Maupassant, dont les deux grands romans peuvent être rapprochés de Madame Bovary, c'est-à-dire, Une vie avec Jeanne et Bel-Ami avec Georges Duroy. On y retrouve les aspects de la farce ainsi que la peinture impitoyable du devenir des êtres et de leurs relations mutuelles. [...]
[...] Le vocabulaire technique employé par Homais et introduit par Flaubert a pour effet de conduire à la moquerie du personnage, car il l'utilise afin de montrer aux autres son érudition. Il est incapable de fournir une réflexion personnelle et logique. Pourtant, à la fin du roman, c'est le personnage qui s'en sort le mieux, ce qui traduit le triomphe de la bêtise et montre ce que Flaubert pense de son époque. Cette critique se retrouve également à travers le ridicule des actions. En effet, dans un premier temps, cela se voit particulièrement chez Charles. [...]
[...] Elle semble remplacer et personnifier Charles, puisque le narrateur en fait la description suivante : C'était une coiffure d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile Elle n'est donc pas présentée comme un simple objet, mais comme un sujet d'intérêt qui contraste avec la description de Charles. En effet, on ne retrouve dans le roman aucune indication concernant la couleur de ses yeux ou de ses cheveux. Le personnage, contrairement à sa coiffe, n'a pas droit au portrait de son propre visage. Il est réduit à de signes sociaux, ceux de ses vêtements. Ceux-ci soulignent d'ailleurs son inadaptation et son malaise. La casquette de Charles constitue donc sa représentation. [...]
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