Les préjugés, pensées qui permettent de porter provisoirement un jugement, ont surtout un caractère péjoratif car ce sont des descriptions stéréotypées qui masquent la vérité, qui trompent.
Il est certes plus facile d'admettre comme vraies des opinions depuis longtemps admises mais ces idées préconçues sont sources d'illusions et conduisent à des attitudes irréfléchies. Car le fait d'énoncer un préjugé en l'adoptant sans preuves peut faire obstacle à la recherche même de la vérité.
Nous pouvons donc nous demander pourquoi les Hommes ont-ils des préjugés ? (...)
[...] C'est-à-dire le partage de tout point de vue que tout être humain pourrait admettre en jugeant par sa propre raison et sans préjugé. C'est un idéal, le point de vue de la vérité. Nous sommes donc fautifs, ou pas d'une certaine manière, de nos préjugés. Nous les avons acquis depuis l'enfance, à travers l'éducation, les livres, nos expériences et le savoir d'autrui. Prévenir l'esprit de ces idées préconçues suppose donc de faire un travail sur soi même, analyser et conclure sur notre propre opinion. [...]
[...] Il convient de distinguer deux formes d'apprentissage. La première est le dressage, utilisé par les tuteurs où l'éducation consiste à obtenir des comportements adéquats. On crée alors des réflexes, un conformisme : les situations sont sans cesse répétées ce qui crée un conditionnement chez les comportements. La seconde est l'éducation où l'on développe sa personnalité, sa raison : les situations sont variées ce qui favorise l'épanouissement de la personnalité de chaque individu qui acquiert ainsi une certaine responsabilité. C'est le cas de l'éducation que Rousseau offre à Emile dans Emile ou de l'éducation. [...]
[...] Comment alors ne pas tomber dans le doute perpétuel ? 2 + 2 font 4. Pourquoi ? Parce que nous l'avons appris, mais peut être n'est-ce encore qu'une idée fausse. On peut poser le problème à travers l'exemple des mathématiques : ce n'est pas apprendre des résultats mais apprendre à démontrer. Il s'agit de former son esprit avec des connaissances. Il faut cependant avoir du courage pour affronter le risque par soi même et avoir ensuite la fierté de penser par soir même. [...]
[...] Et c'est de là qu'apparait le doute. La vérité ne peut résulter que de l'examen critique des opinions. Nous retrouvons cette idée dans Les méditations métaphysiques où Descartes dit "l'expérience que j'ai eue, d'opinions tenues pour vraies qui se sont révélées fausses, m'ont incité à une entreprise systématique de doutes". Pour Descartes, le doute est méthodique c'est-à-dire qu'il est un chemin vers la vérité. Avec la mise en doute systématique des opinions doit résulter la certitude la plus pure possible. [...]
[...] Voilà où réside la force des préjugés : ils sont indifférents à la question de leur justification. Comprendre pourquoi nous apprenons, diffusons ces préjugés remonte donc à l'éducation, à notre enfance. Avvec le temps, on acquiert les idées des autres donc des préjugés. Kant dit "si j'ai un livre qui a de l'entendement", cela signifie que ce livre évite de fournir des efforts, c'est une sorte de paresse. Il va fournir des connaissances toutes faites. On les apprend comme étant la vérité alors qu'elles pourraient être fausses. [...]
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