L'idée de religion fait référence à la fois à la piété qui relie les hommes à la divinité (le mot venant, pour Cicéron, du latin : religere, « recueillir », « réfléchir »), et à la pratique rituelle institutionnalisée (« religion » pouvant aussi venir, d'après Lucrèce, du mot latin religare : « attacher », « relier »). Par ailleurs, la foi, dans le sens ordinaire, est une adhésion accordée à une idée, une parole, un comportement, un homme… au-delà de l'apparence et la raison, et se traduit par un comportement volontaire et un régime de croyance. Ainsi la foi religieuse est-elle la croyance confiante et absolue en un ou plusieurs dieu(x) ou le divin en général, au-delà de la raison. Parallèlement, la superstition fait référence à toute croyance ou toute attitude irrationnelle traduisant la volonté de se prémunir contre l'ignorance et la peur en ayant recours à des moyens aléatoires, en vue d'obtenir une faveur, ou se concilier les puissances surnaturelles.
[...] Au contraire, l'expérience de la foi peut conduire, dans une forme de conscience densifiée, à une certitude intérieure que le doute ne peut balayer ; en cela, elle est totalement opposée à la passivité de la superstition évoquée plus haut. En effet, expérimenter la foi, c'est d'abord vaincre l'orgueil de l'homme par une attitude d'humilité face à la nature ; c'est aussi l'effort consistant à rassembler son énergie pour aller jusqu'au tréfonds de son âme et y faire l'expérience de la grande sagesse de l'univers que les hommes appellent communément le divin. [...]
[...] La superstition religieuse est pour lui la folie de croire que par les actes religieux du culte on peut faire quelque chose pour sa justification devant Dieu La vraie religion est foi, et non-désir d'obtenir par n'importe quel moyen des avantages personnels. De plus, la foi religieuse se réfère à une divinité transcendante, alors que la superstition s'accroche à des réalités immanentes et matérielles, des signes qu'il faut décrypter : Tout est signé et tout signe est message (Proust). Si la foi est l'accès à l'illimité, l'éternel, l'infini, la superstition a des buts limités au quotidien ; la foi n'a pas de but, ne cherche pas l'utilité. [...]
[...] La foi religieuse n'est-elle qu'une forme de superstition ? L'idée de religion fait référence à la fois à la piété qui relie les hommes à la divinité (le mot venant, pour Cicéron, du latin : religere, recueillir réfléchir et à la pratique rituelle institutionnalisée religion pouvant aussi venir, d'après Lucrèce, du mot latin religare : attacher relier Par ailleurs, la foi, dans le sens ordinaire, est une adhésion accordée à une idée, une parole, un comportement, un homme au-delà de l'apparence et la raison, et se traduit par un comportement volontaire et un régime de croyance. [...]
[...] Cependant, elle dépasse sa fonction de rassurer l'homme face à ses craintes. La superstition n'est donc qu'une face réduite de la foi religieuse. Toutefois, la religion souvent combat la superstition, qu'elle considère comme démoniaque et blasphématoire, sans doute parce que la véritable Foi n'a en vérité aucun lien avec la superstition, en ce qu'elle est une révélation intime de la présence d'un divin, et ainsi s'attache à des réalités plus élevées que les désirs inférieurs ou ordinaires du quotidien ; finalement, la foi est alors compatible avec la raison, qui est un moyen parallèle et complémentaire pour atteindre la vérité. [...]
[...] De même, si la foi religieuse est une relation verticale (avec le divin) et horizontale (avec les autres fidèles, dont la foi renforce la nôtre), la superstition n'est composée que d'une relation horizontale, à savoir la confiance en un témoin, un intermédiaire entre le surnaturel et moi, ce qui la rapproche de la foi, qui place souvent sa croyance en celui qui voit plutôt qu'en Dieu directement, qui ne daigne jamais me garantir Son existence par l'expérience intime de cette réalité ; mais la foi a cela de plus qu'elle se fonde sur une révélation divine, un ressenti propre, une communication qui m'est faite. Il apparaît donc que foi et croyance (donc superstition) se retrouvent dans la religion. Celle-ci, on l'a vu avec sa double étymologie, est basée sur la foi dans la transcendance, et sur une idéologie, ensemble de règles concrètes, institution, pensée théologique. [...]
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