« Faire face à l'an 2000, c'est donc au moins depuis quelques décennies, décrire un avenir en quelque sorte déjà certain. » écrit G. Klein dans la Préface à Histoires de l'an 2000, en 1985. En effet, à l'aube du deuxième millénaire, beaucoup pensent que l'histoire et le progrès sont arrivés à leur terme et que rien de nouveau ne peut survenir.
En français, le mot « histoire » recouvre deux significations bien distinctes. L'histoire, en grec historia qui signifie « enquête », est la connaissance que l'historien essaie de constituer, et plus généralement, la science qui étudie le passé de l'humanité, son évolution. Pour notre réflexion, nous retiendrons cependant la seconde signification selon laquelle l'histoire est le devenir historique, c'est-à-dire la relation des faits, des événements passés concernant la vie de l'humanité, d'une société. Cette notion d'histoire sous-tend de nombreuses interrogations comme celles du rôle des hommes dans l'histoire, de la présence de la raison, ou encore du sens de l'histoire. Les philosophies de l'histoire se proposent en effet de déceler un sens concernant la totalité des événements. C'est d'abord la pensée chrétienne qui les influence, en suggérant l'orientation globale d'une temporalité qui trouve son point de départ dans la Création. Bossuet affirme alors que les événements, soumis à la Providence, sont dirigés, par-delà ce que nous croyons être des malheurs, vers un Bien final. La réflexion sur le déterminisme historique se développe au XIX° siècle. C'est ainsi qu'émerge la notion de « fin de l'histoire », se rattachant pleinement à la question de son sens. En effet, dans une logique déterministe, l'histoire est toute orientée vers un même but. Donc une fois ce but atteint, il paraît naturel que l'histoire soit achevée. Il est important de souligner que le terme « fin » de l'histoire est ici à prendre dans le sens de clôture et d'achèvement plutôt que dans celui de but et de finalité. Mais la fin de l'histoire ne signifie pas la fin des événements, mais plutôt la fin de l'évolution de la pensée humaine. La fin de l'histoire a d'abord été annoncée par Hegel, qui la caractérise par la violence et l'aliénation, alors que dans la pensée de Marx, elle est plutôt marquée par la lutte des classes et la domination du socialisme. Mais c'est le philosophe américain Francis Fukuyama qui a relancé le débat sur cette théorie avec son ouvrage La fin de l'histoire et le dernier homme, publié en 1992. Pour lui, la fin de l'histoire annoncée par Hegel s'accomplit aujourd'hui avec la victoire des tenants du modèle démocratique et libéral sur leurs adversaires. Cependant, ces théories sur la fin de l'histoire, toutes inspirées d'Hegel sont très controversées.
Afin de mieux comprendre ces théories sur la fin de l'histoire, nous les présenterons dans une première partie, puis nous apporterons des nuances à ces thèses dans une deuxième partie, par l'intermédiaire d'autres auteurs, mais également en les confrontant à la réalité actuelle.
[...] Klein dans la Préface à Histoires de l'an 2000, en 1985. En effet, à l'aube du deuxième millénaire, beaucoup pensent que l'histoire et le progrès sont arrivés à leur terme et que rien de nouveau ne peut survenir. En français, le mot histoire recouvre deux significations bien distinctes. L'histoire, en grec historia qui signifie enquête est la connaissance que l'historien essaie de constituer, et plus généralement, la science qui étudie le passé de l'humanité, son évolution. Pour notre réflexion, nous retiendrons cependant la seconde signification selon laquelle l'histoire est le devenir historique, c'est-à-dire la relation des faits, des événements passés concernant la vie de l'humanité, d'une société. [...]
[...] ( La théorie de Fukuyama s'oppose à la théorie de Marx qui place la société communiste comme étant la fin de l'histoire. la chute de l'URSS montre en effet que cette société est trop faible et qu'elle ne peut pas résister face aux démocraties. Mais l'expérience socialiste en URSS peut- elle vraiment être identifiée comme la société pensée par Marx ? La direction qu'a pris Staline et les autres dirigeants ne rejoint pas les aspirations de Marx. Sa théorie ne peut donc pas être critiquée sur la seule base de cette expérience. [...]
[...] Cette chute serait due au désenchantement des élites et à l'évolution de la bureaucratie. Celle-ci devenue trop importante et trop lourde bloquerait les évolutions de la société, aboutissant à la fin de la société capitaliste. B Fukuyama, La fin de l'histoire et le dernier homme ( Tout comme Marx, Francis Fukuyama, philosophe, économiste et chercheur américain d'origine japonaise, s'est inspiré de la pensée d'Hegel pour élaborer ses thèses sur la fin de l'histoire. En effet, pour lui comme pour Hegel, l'Histoire s'achève lorsque un consensus universel sur la démocratie mettra un terme aux conflits idéologiques. [...]
[...] Cependant, ces théories sur la fin de l'histoire, toutes inspirées d'Hegel sont très controversées. Afin de mieux comprendre ces théories sur la fin de l'histoire, nous les présenterons dans une première partie, puis nous apporterons des nuances à ces thèses dans une deuxième partie, par l'intermédiaire d'autres auteurs, mais également en les confrontant à la réalité actuelle. I Les théories de la fin de l'histoire A L'interprétation économique de l'histoire ( Chez Marx, comme chez Hegel, on retrouve l'idée que l'évolution des sociétés humaines n'est pas infinie. [...]
[...] Sans le savoir, les hommes servent le grand dessein de l'Esprit. Il appelle cela la Ruse de la Raison c'est-à-dire que l'homme n'est qu'un instrument au service de la raison. Tout comme Hegel, Fukuyama n'explique pas l'apogée de la démocratie par la simple action humaine. Pour lui, le libéralisme est au cœur d'un mécanisme qui débouche sur l'hégémonie de la démocratie. En effet le libéralisme permet le développement des richesses (Fukuyama s'appuie alors sur les thèses d'Adam Smith) qui à son tour encourage la recherches et ses applications qui permettent elles-mêmes d'accroître les richesses. [...]
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