Le nom de fiction renvoie à tout ce qui s'oppose à la réalité ; c'est en effet un emprunt au latin fictio – action de façonner, création – lui-même dérivé du supin du verbe fingere, fictum – inventer, feindre. Par extension, il désigne tout ce qui est créé par l'imagination, et par là même, tout ce qui s'oppose à la réalité. Par là même, le paradoxe du sujet surgit : une fiction peut-elle être vraie ?
L'adjectif « vrai » s'applique à ce qui présente un caractère de conformité au réel, de vérité. En logique, l'adjectif s'emploie à propos de ce qui n'implique pas de contradiction formelle, puis de ce qui existe, indépendamment de l'esprit que le pense. Le vrai, qui n'est alors pas synonyme de vérité, peut désigner ce qui correspond à notre sentiment du réel. Le problème réside dans le fait que, par définition, la fiction ne donne pas le réel, mais le transfigure. Dès lors, une fiction vraie est-elle envisageable, ou la fiction ne peut-elle qu'être simplement authentifiée par le vrai ? Quelle relation peut-on établir entre la fiction, ce qui n'est pas, et le vrai, ce qui est ? Si une fiction peut être vraie, c'est que le vrai et l'imagination peuvent ne pas être incompatibles, et peuvent former un tout.
[...] Une fiction peut-elle être vraie ? le nom de fiction renvoie à tout ce qui s'oppose à la réalité ; c'est en effet un emprunt au latin fictio action de façonner, création lui-même dérivé du supin du verbe fingere, fictum inventer, feindre. Par extension, il désigne tout ce qui est créé par l'imagination, et par là même, tout ce qui s'oppose à la réalité. Par là même, le paradoxe du sujet surgit : une fiction peut-elle être vraie ? L'adjectif vrai s'applique à ce qui présente un caractère de conformité au réel, de vérité. [...]
[...] De plus, une fiction, aussi fantastique soit-elle, doit être vraisemblable, ou au moins cohérente. Cela suppose donc une suffisante part de vrai pour que la fiction soit cohérente. Prenons l'exemple de la fiction du personnage du Père Noël ; pourquoi tant d'enfants y croient, et quels sont les éléments de cette fiction qui font que les enfants y croient ? Tout d'abord, il y a une cohérence nécessaire entre la réalité et la fiction pour que cette dernière puisse exister ; la fonction du Père Noël est d'apporter des cadeaux aux enfants qui sont sages, c'est ce que les enfants savent. [...]
[...] C'est ainsi que le récit fictif s'ancre dans la réalité. De plus, certaines personnes ayant vécu sous le régime stalinien, comme l'ancien dissident Alexandre Zinoviev, s'accordent pour saluer l'intuition des mécanismes psychologiques de ce type de régime dont fait preuve Orwell. En effet, dans son récit, Orwell fait ressortir des caractéristiques, certes parfois exagérées, des régimes totalitaires : une police de la Pensée est mise en place pour surveiller chaque fait et geste des membres du Parti à travers des télécrans qui diffusent en permanence des slogans comme : La guerre, c'est la paix ; la liberté, c'est l'esclavage ; l'ignorance, c'est la force ! [...]
[...] Oui, une fiction peut-être vraie, dans la mesure où elle se rattache à la réalité presque autant qu'à l'imaginaire ; en effet, elle ne peut que s'inspirer de la réalité. De plus, une fiction peut-être une hypothèse de ce que sera ce qui n'est pas encore, et dans ce cas, elle peut où ne pas être authentifiée. Le paradoxe qui paraissait opposer le vrai et la fiction à travers leurs définitions n'en est plus un, car nous avons vu que ces deux notions ne sont pas contradictoires. Et enfin, la fiction et le réel peuvent êtres si étroitement liés qu'il devient difficile d'établir une frontière entre ces deux concepts. [...]
[...] Cependant, et notamment dans la peinture des surréalistes, la fiction et le vrai peuvent apparaître à première vue confondus. Rappelons que le surréalisme et la science-fiction sont apparus à la même époque, à savoir au début du XXe siècle ; ce n'est donc pas un hasard si ces deux genres ne sont pas si éloignés. C'est ainsi qu'au premier coup d'oeil, le tableau de Magritte L'Empire des Lumières (1954) nous apparaît comme tout à fait vraisemblable, jusqu'à ce que l'on se rende compte que la situation qui y est représentée est radicalement impossible : Un grand ciel bleu éclatant parsemé de nuages contrastant avec l'obscurité qui entoure une maison au bord d'un étang, dont les lumières sont allumées et devant laquelle un lampadaire allumé diffuse sa faible lumière, rongée par l'obscurité des arbres sombres alentours. [...]
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