Pour des raisons analogues, on ne peut mesurer la gravité d'une faute par l'importance de l'écart qui la sépare des normes morales d'une société. Un acte qui choque la bienséance n'est pas pour autant une faute si celui qui le commet n'est pas maître de lui-même. Or la maîtrise du jugement moral n'est pas immédiatement donnée, mais acquise : il y a du même coup évolution du jugement moral (...)
[...] Il nous faut examiner ce point. Jean Piaget, étudiant la genèse du jugement moral chez l'enfant d'un point de vue psychologique, établit que ce dernier passe par deux stades successifs - Avant 8-10 ans, la morale enfantine est surtout hétéronome (du moins pour l'essentiel et sans tenir compte des variations individuelles possibles). La valeur des actes est alors fonction de leur conformité extérieure aux règles établies, la responsabilité n'est pas proportionnelle aux intentions réelles de l'auteur, mais relative aux effets matériels de l'acte. [...]
[...] Kant ne dit pas que celui qui agit par devoir doit être dépourvu de tout sentiment, insensible, sombre, etc. Mais s'abandonner à ses penchants n'est jamais moral, car c'est moins agir qu'être agi. Des forces nous déterminent ou pourraient nous déterminer, qui excluent la manifestation de notre liberté. En effet, un acte n'a de valeur morale qu'à la condition d'avoir sa cause dans la volonté libre de l'homme. Quelles que soient les conséquences, heureuses ou non, d'un acte, si nous n'en sommes pas responsables, il est non moral. [...]
[...] Cet instinct de la vengeance s'est tellement emparé de l'humanité, au cours des siècles, que toute la métaphysique, la psychologie, l'histoire, et surtout la morale en portent l'empreinte. Dès que l'homme a pensé, il a introduit dans les choses le bacille de la vengeance [ . Il a ravi à l'existence elle-même son innocence, en ramenant tous les modes de l'être à un vouloir, à des intentions, à des actes de responsabilité (La Volonté de puissance). Chercher à déterminer la gravité d'une faute est une question dont on ne mesure pas toujours la gravité. [...]
[...] III) La faute comme exception La morale de Kant est une morale du devoir. Comme telle, elle s'oppose aux morales du bonheur ou du plaisir qui cherchent à définir le bonheur et les moyens d'y parvenir. Selon Kant, le bonheur et sa quête sont bien trop vagues et variables pour qu'on puisse en tirer des règles qui s'imposent à tous les hommes. Kant s'efforce de cerner le fait moral dans toute sa pureté. C'est en ce sens qu'il faut parler du rigorisme de sa morale. [...]
[...] Comment déterminer la gravité d'une faute ? Introduction L'opinion ne met pas toutes les fautes sur le même plan : certaines sont insignifiantes, excusables, d'autres lourdes, importantes. Le problème se pose alors de savoir comment on peut déterminer la gravité d'une faute. La faute et ses conséquences On définit ordinairement le granité d'un acte par l'importance des conséquences qu'il implique, par le fait que ces conséquences sont ou non fâcheuses, dangereuses, mauvaises. On pourrait donc penser qu'une faute est d'autant plus grave que ses conséquences sont graves. [...]
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