Désobéissance aux lois, Covid-19, libre-arbitre, Antigone, Blaise Pascal, tyrannie, régime nazi, Révolution française, poll tax, Banksy, Edward Snowden, euthanasie, affaire Ménard, harmonie sociale, ordre public, Platon, intérêt général, loi du Talion
"Le port du masque est obligatoire", "le confinement est obligatoire", ce sont des slogans que l'on retrouve partout ces deux dernières années. Face à une pandémie de cette envergure, réglementer serait pour certains nécessaire afin d'éviter la propagation de virus de la Covid-19. Or, ces réglementations ont suscité de vifs débats entre les partisans d'une réglementation stricte "au profit de l'intérêt général" et les partisans de la liberté individuelle, qui trouvent dans l'aspect fondamental de la liberté individuelle un justificatif pour désobéir aux lois et aux règlements mis en place.
[...] Effectivement, on pourrait penser à la marche du sel en Inde de 1930. Face à des impôts extrêmement élevés sur les denrées de première nécessité en Inde, les Indiens ont suivi Gandhi, qui mena un mouvement de désobéissance civile aboutissant à l'indépendance de l'Inde en 1947. On pourrait penser également aux lois ségrégationnistes des États-Unis des années 1955-1956, et comment Rosa Parks, qui en refusant de céder sa place et d'obéir à ces lois marqua le début des protestations de lutte contre ces dernières et menant même en décembre 1956 a déclaré celles-ci par la Cour suprême des États-Unis comme étant anticonstitutionnelles. [...]
[...] Dès lors se pose la question suivante : faut-il parfois désobéir aux lois ? On pourrait dans un premier temps penser que désobéir aux lois pourrait parfois être justifié. Dans la mesure où cette désobéissance répondrait à des impératifs moraux, plus justes à poursuivre que les lois en vigueur. Cependant, l'adverbe de temps, parfois, souligne que cette désobéissance ne peut être que ponctuelle, voir rare . Il est également à souligner qu'obéir aux lois est aussi un impératif social qui convergerait vers l'harmonie de la société, ainsi que vers une certaine paix sociale. [...]
[...] C'est une norme obligatoire pour tous. La règle de droit a plusieurs finalités, dont l'ordre social, et la justice. Désobéir à la loi ne ferait qu'entraver ces finalités et pourrait préjudicier les citoyens. En l'absence de loi, l'État de nature règne et comme en a témoigné la civil war en Angleterre de 1946 qui s'est terminée par la décapitation du roi Charles Ier, les hommes sont une menace pour les autres hommes. Ce n'est qu'à travers l'obéissance à la loi que l'homme peut échapper à ce chaos total. [...]
[...] Encore, il est à noter que dans les sociétés démocratiques, dénoncer une loi d'illégitimité serait assez hypocrite. En effet, dans ces régimes, la loi est l'œuvre indirect du peuple et parfois, elle est en l'œuvre directe. Comment dès lors admettre qu'une loi est illégitime si elle exprime la volonté de tous ? Ainsi, comme le prône Rousseau, la loi est le fruit de l'intérêt général, et de l'intérêt personnel de tout citoyen. Elle protège contre tout agression, viol, vol, meurtre et permet d'échapper à l'arbitraire. Elle instaure un cadre rationnel. [...]
[...] On pourrait également remonter plus loin, et faire le parallèle avec la Révolution française de 1789 qui trouve sa raison d'être dans la lutte contre les lois injustes, qui ne traduiraient en rien l'intérêt général, mais plutôt les intérêts des plus forts, ceux de la classe dominante. Désobéir aux lois serait donc dans certaines circonstances raisonnable, voire justifié surtout lorsque cette désobéissance répond à une loi morale, naturelle. Cette désobéissance n'est autre que le corollaire de la liberté. En effet, l'homme a tendance à se décharger de sa responsabilité en invoquant la nécessité d'obéir à des lois qu'elles soient injustes ou pas. C'est un moyen de se déresponsabiliser. [...]
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